Cyclisme: Florian Rousseau, de retour dans la famille, prend les commandes olympiques

Paris (AFP) – Retour dans la famille: Florian Rousseau, la légende du sprint français, a pris les commandes du programme olympique du cyclisme mercredi, en vue des JO de Paris 2024.

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"Le timing est serré, à un peu plus de deux ans et demi des JO", insiste le triple champion olympique à Atlanta 1996 et Sydney 2000, symbole des années dorées de la piste française avant qu'il devienne un entraîneur très respecté jusqu'à son départ de la Fédération française de cyclisme (FFC) en 2013.

Le Français Florian Rousseau, médaillé d'or du keirin, le 21 septembre 2000 aux Jeux Olympiques de Sydney
Le Français Florian Rousseau, médaillé d'or du keirin, le 21 septembre 2000 aux Jeux Olympiques de Sydney PEDRO UGARTE AFP/Archives

Huit ans plus tard, l'Orléanais revient, à 47 ans, avec un bagage renforcé par ses expériences à la MOP (Mission d'optimisation de la performance) et à la Fédération française d'athlétisme dont il a été pendant un laps de temps limité, jusqu'à la mi-septembre, le directeur de la performance.

Pour le cyclisme français, le retour de Rousseau sonne comme une évidence après la déconvenue de Tokyo. Lors des derniers JO, l'ambition de départ - six médailles - s'est réduite à deux médailles de bronze acquises sur la piste, dans la vitesse par équipes (Florian Grengbo, Sébastien Vigier, Rayan Helal) et l'américaine (Donavan Grondin, Benjamin Thomas).

"Je prends les débriefings des JO en cours, il faut aller très vite", souligne Rousseau qui s'est exprimé au vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines lors de l'annonce de sa nomination par la FFC. "L'urgence est d'identifier nos besoins, nos manques". Et d'insister sur la progression collective, la notion de staff, "comment on devient plus fort ensemble", sur des approches "d'entraînement, d'accompagnement d'athlètes".

L'obsession de la performance

"Il n'y a pas d'homme providentiel, on va travailler collectivement pour la performance", assure l'ancien champion dont le départ en 2013 avait ouvert une longue période de turbulence pour le sprint masquée par la réussite en faux-semblant des championnats du monde 2015 à domicile (sept médailles dont cinq en or), au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, qui accueillera les épreuves des JO de Paris.

Mais, prévient-il, "il faut partir de la performance et non pas du système en place. C'est la performance qui doit nous aider à construire le système, définir nos compétences, nos manques, ce qu'on doit aller chercher pour faire progresser les athlètes".

"Performance", le mot est répété dans la continuité d'une carrière d'exception. Rousseau est l'un des rares sportifs français à avoir gagné trois médailles d'or aux JO: le kilomètre à Atlanta, la vitesse par équipes et le keirin à Sydney. Il a également remporté dix titres mondiaux, dont le plus prestigieux, la vitesse individuelle, à trois reprises entre 1996 et 1998.

La joie du Français Florian Rousseau, après avoir remporté la finale du sprint devant l'Allemand Jens Fiedler, aux Championnats du monde, le 29 août 1998 à Bordeaux
La joie du Français Florian Rousseau, après avoir remporté la finale du sprint devant l'Allemand Jens Fiedler, aux Championnats du monde, le 29 août 1998 à Bordeaux PATRICK KOVARIK AFP/Archives

Il a ensuite mené au succès, en tant qu'entraîneur, son groupe de l'INSEP, notamment Grégory Baugé (quatre titres mondiaux de vitesse individuelle), sans toutefois conquérir le Graal olympique à Londres (deux médailles d'argent).

Le Français Grégory Baugé, félicité par son entraîneur Florian Rousseau, après son titre de champion du monde de sprint, le 25 mars 2011 à Apeldoorn (Pays-Bas)
Le Français Grégory Baugé, félicité par son entraîneur Florian Rousseau, après son titre de champion du monde de sprint, le 25 mars 2011 à Apeldoorn (Pays-Bas) VINCENT JANNINK ANP/AFP

"Nous pensons qu'il est la meilleure personne, le plus compétent pour relever ce challenge, par son expérience, son parcours professionnel", estime le président de la FFC, Michel Callot qui se dit "soulagé de le voir arriver dans une situation apaisée".

A propos de la répartition des rôles, le DTN Christophe Manin, échaudé par la désillusion de Tokyo, explique: "Je me compare à un généraliste, il faut un spécialiste pour la cellule olympique." Et il confirme: "Notre système est perfectible. On doit changer quelque chose et faire de l'accompagnement sur mesure."