Transat Jacques Vabre: Une arrivée tant désirée
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Fort-de-France (AFP) – Epuisés par la multitude de manoeuvres pour faire filer leur bateau, Franck Cammas et Charles Caudrelier, en tête de la flotte la plus rapide au monde (Ultimes), rongent leur frein alors qu'ils ont été freinés lundi par l'absence imprévue de vent à quelques centaines de milles de l'arrivée de la Transat Jacques Vabre en Martinique.
Selon les dernières estimations (ETA), le tandem à bord du Maxi Edmond de Rothschild devrait couper la ligne en vainqueur des Ultimes à Fort-de-France dans la journée de mardi (mi-journée heure locale, fin de journée heure de Paris).
"Il n’y a pas beaucoup d’air, 5-6 noeuds, cela ne correspond pas vraiment aux fichiers (météo) et cela fait longtemps que ça dure... Il faut être patient, nous ne pouvons pas faire grand-chose", a souligné Franck Cammas.
"Cela fait quelques jours que nous avons vraiment hâte d’arriver. Nous aimerions bien aller plus vite, et profiter de l’ambiance martiniquaise", a poursuivi le skipper du maxi-trimaran volant de 32 mètres de long.
Cammas et Caudrelier ont vu fondre leur avance de 200 milles nautiques (environ 370 km) en l'espace de douze heures sur leurs poursuivants directs, Armel Le Cléach' et Kevin Escoffier (Maxi Banque Populaire XI).
Et ils devraient également être précédés dans la baie de Fort-de-France de trois multicoques de la classe Ocean Fifty (15 m), les bateaux de cette catégorie ayant un parcours un tiers plus court que les Ultimes.
Quatre vainqueurs
Les dernières ETA donnent le leader de cette flotte, Sébastien Rogues et Matthieu Souben (Primonial), sur la ligne dans la nuit de lundi à mardi, suivi de deux autres Ocean Fifty, soit trois bateaux de cette classe dans une fourchette de cinq heures.
Partie le 7 novembre du Havre, la course bi-annuelle connaîtra donc son dénouement après deux semaines de traversée de l'Atlantique. Et il n'y aura pas un, mais quatre vainqueurs, soit un par classe de bateau: les Ultimes (32 m) et les Ocean Fifty (15 m) pour les multicoques, et les Imoca (bateaux du Vendée Globe, 18 m) et les Class 40 (12 m) pour les monocoques.
La direction de course a mis en place trois parcours à emprunter en fonction de la catégorie du voilier pour proposer une arrivée relativement groupée. Les Ultimes (5 bateaux en lice) ont 7500 milles nautiques (13.890 km) à parcourir, 5800 nm (10.741 km) pour les Imoca (22 bateaux), idem pour les Ocean Fifty (7 bateaux), et 4600 nm (8519 km) pour les Class 40 (45 bateaux).
Chez les Ultimes, la victoire semble presque acquise pour le Maxi Edmond de Rothschild, un géant mis à l'eau en juillet 2017 et qui est désormais plutôt bien fiabilisé. De quoi apaiser les acteurs de cette flotte élitiste, qui fait son retour sur une grande classique après les gros dégâts subis lors de la Route du Rhum en 2018.
Suspense pour les bateaux du Vendée Globe
La Transat Jacques Vabre est d'ailleurs une première pour deux de ces maxi-trimarans volants: le Maxi Banque Populaire XI et le bateau de François Gabart et Tom Laperche (SVR Lazartigue).
Du côté des bateaux du Vendée Globe, les Imoca, le suspense est de mise. Lundi, Thomas Ruyant et Morgan Lagravière (LinkedOut) étaient toujours aux commandes avec Charlie Dalin et Paul Meilhat (Apivia) en embuscade. Tout comme Jérémie Beyou et Christopher Pratt (Charal).
Le podium se jouera a priori dans la journée de jeudi.
Enfin, en Class 40, le premier monocoque ne devrait pas arriver avant mardi 30 novembre en Martinique, qui accueille pour la première fois la Transat Jacques Vabre.
Les festivités pourraient être perturbées par l'appel à la grève générale lancé à partir de lundi sur l'île. Lundi, quelque 3000 manifestants ont défilé dans la ville sans incident. Certains ont emprunté le village de la course.
La flotte de 79 bateaux n'a connu que peu de déboires tant la mer a été plutôt clémente. Pas de creux de 4 mètres qui auraient pu sérieusement endommager les bateaux. Dimanche soir, on ne comptait toujours que quatre abandons (2 Imoca et 2 class 40).
© 2021 AFP