Où est passé le grand Bradley Wiggins?
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Alors que 2012 fut une année faste pour le britannique Bradley Wiggins, le voilà désormais noyé, à quelques semaines de la prochaine grande échéance du calendrier mondial : le Tour de France. Le Londonien a abandonné le Giro vendredi 17 mai, malade et usé psychologiquement.
La pluie, une chute, la fatigue et les routes sinueuses du Tour d’Italie ont eu raison de Wiggins. L’homme, qui affichait une confiance presque insolente à Naples lors du départ de ce 96e Giro, a décidé de ne pas prendre le départ de la 13e étape, la plus longue. Beaucoup trop, pour lui.
Jeudi, comme un coureur anonyme à la dérive, Wiggo s’est fait lâché sur le plat sans pouvoir réagir. Et ce fait de course du dernier vainqueur du Tour de France, anobli par la reine, est loin d’être passé inaperçu.
En difficulté presque tous les jours…
Depuis plusieurs jours, tous ces faits et gestes étaient épiés par la télévision italienne, qui scrutait la moindre défaillance de celui que l’on croyait capable de rivaliser avec l’enfant du pays : Vicenzo Nibali. Il est donc loin, le temps où l’armada Sky imposait sa loi et où Wiggins en était le premier seigneur. Sir wiggins est désormais très loin de sa saison 2012 et de ses victoires incontestables.
A la peine durant la première semaine de la compétition, le coureur de la très riche formation Sky n’a jamais réussi à marquer la course de son empreinte, comme d’ailleurs depuis le début de saison. Champion olympique en titre, Wiggins n'a pas écrasé le premier contre-la-montre individuel à Saltara, battu par son compatriote Alex Dowsett (8e étape). Un premier signe.
En effet, si l’année dernière il avait marqué les esprits dès le mois de mars en remportant Paris-Nice, qui se coure pourtant dans le froid et sous la pluie chaque saison, aujourd'hui, les résultats significatifs se font attendre. Si au Tour de Catalogne, en mars, et au Tour du Trentin, en avril, il a montré qu’il n’était pas à la hauteur pour l’emporter, Wiggins avait tout de même prouvé que l’on pouvait compter sur lui.
Au Trentin, il termine à 1 minute et 39 secondes de Nibali, le vainqueur final. Un écart pas si important au regard de ce qu’il vient de montrer sur le Giro. Avant son abandon, il avait déjà cédé plus de cinq minutes à Nibali au classement général. L’Italien, troisième du Tour de France l’année dernière, tient en quelque sorte une première revanche.
On ne verra donc pas lors de cette troisième semaine qui s'annonce dantesque, la grande silhouette de Wiggo, rivaliser avec le Requin de Messine dans les lacets du Stelvio ou les pentes du Gavia, le troisième plus haut col des Alpes italiennes.
Une remise en question s’impose
Il reste désormais très peu de temps à Wiggins pour inverser la tendance avant le départ de la centième édition du Tour de France, qui s’élancera de Corse le 29 juin. Que va donc faire Wiggins pour retrouver son honneur ? Pour l’instant, il est rentré en Angleterre prendre un peu de repos et tenter de répondre à la question.
Mais c’est désormais Christopher Froome, son dauphin l’an dernier sur les routes françaises qui a pris le leadership de la Sky. Une situation qui a d’ailleurs dû agacer Wiggins... L’annonce avait été faite par le manager Dave Brailsford juste avant le départ de ce Giro.
Si une cohabitation semble envisageable entre les deux hommes en juillet prochain, rien ne dit qu’ils se retrouveront d’ici là. Christopher Froome, qui sera sur le Critérium du Dauphiné et devrait bénéficier des soutiens au sein de l'équipe, en sera aussi le leader. Bradley Wiggins sera sûrement sur le Tour de Suisse (8 au 16 juin), autre épreuve importante avant le Tour pour éviter de croiser le fer avec son coéquipier et rival.
En juin, la pluie, le froid et les mauvais souvenirs auront peut-être disparu et Wiggins aura peut-être retrouvé le sourire.
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