Tokyo 2021: Kokou Dodji Fanny, un pongiste togolais ravi aux JO
Kokou Dodji Fanny, représentant du Togo aux Jeux olympiques de Tokyo 2021, a été éliminé dès le premier tour du tournoi de tennis de table, ce 24 juillet. Mais, au lendemain de la cérémonie d’ouverture, ce pongiste de 34 ans qui vit à Ney York ne veut retenir que le positif de son expérience aux JO.
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De notre envoyé spécial à Tokyo,
« C’est la meilleure rencontre de ma vie. » Kokou Dodji Fanny affiche un sourire de satisfaction malgré sa défaite au premier tour du tournoi de tennis de table des Jeux olympiques de Tokyo 2021. Le Togolais s’est incliné 4 manches à 0 (5-11, 6-11, 3-11, 11-13) face au Croate Andrej Gacina, ce 24 juillet. Et il aurait tout de même bien prolongé un peu le plaisir, avec une cinquième manche. « Je l’avais ce dernier set, glisse-t-il. Mais je l’ai laissé filer entre mes doigts ».
Du baseball au ping pong
Qu’importe, Kokou Dodji Fanny a vécu pleinement les derniers jours passés au Japon, un pays qu’il n’avait jamais visité. La veille, il a défilé lors de la cérémonie d’ouverture de ces JO 2021. « C’est le summum pour tout athlète, savoure-t-il. Je n’ai pas de mots pour l’expliquer ». Il poursuit : « C’est un grand rêve qui s’est réalisé. Je me suis toujours entraîné en pensant aux Jeux olympiques, mais tout en me disant que mes chances d’y aller étaient faibles. »
Kokou Dodji Fanny a toutefois voulu y croire, car le tennis de table lui a permis de grandir. « Quand tu perds au ping, tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même, tu ne peux blâmer personne d’autre, estime-t-il. J’ai d’ailleurs commencé par le baseball. J’ai joué pour l’équipe nationale des cadets. Or, le baseball est un sport d’équipe. Lorsque tu fais une faute, tu peux le reprocher à d’autres personnes, pas comme au ping ».
Coach à New York
Comble du paradoxe, ce n’est pas sa passion pour le baseball mais celle pour le tennis de table qui permet aujourd’hui à Kokou Dodji Fanny de vivre aux Etats-Unis depuis six ans. « Je suis entraîneur à plein temps à New York, au sein d’un des plus grands clubs d’Amérique du Nord, Westchester, explique-t-il. Le propriétaire du club, Will Short, m’avait invité à un tournoi. Puis il m’a ensuite dit qu’ils m’aimaient bien là-bas et que je pouvais rester si je voulais ». Ce qu’il a fait, car « avec le ping, tu peux gagner un peu ta vie, aux Etats-Unis ».
Rien à voir donc avec la situation de son sport au Togo. « Si j’en suis arrivé à ce niveau, c’est parce que je vis aux Etats-Unis, assure-t-il. C’est une des raisons pour laquelle je parviens à me déplacer pour certaines compétitions. Cela m’a permis d’avoir cette place pour les Jeux olympiques ».
De Tokyo à Paris ?
L’Olympien en profite pour lancer un appel aux dirigeants togolais. « Qu’ils mettent un tout petit peu de moyens, demande-t-il. Je ne suis pas anti-football mais s’ils pouvaient mettre un dixième des moyens du foot au ping… »
En attendant, Kokou Dodji Fanny veut continuer à vivre et à s’entraîner aux Etats-Unis, avec les JO 2024 de Paris, comme objectif. « J’ai envie de repartir de l’avant et de refaire les Jeux olympiques. Après ce que j’ai vécu, j’ai envie de revenir, forcément », sourit-il.
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