Football: Benzema condamné à un an de prison avec sursis dans l'affaire de la sextape
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Mercredi 24 novembre, le tribunal correctionnel de Versailles a reconnu l'attaquant du Real Madrid coupable de complicité de délit de tentative de chantage. L’international français qui évolue au Real Madrid a été condamné à un an de prison avec sursis et 75 000 euros d'amende.
Six ans après le début de l'affaire de la sextape de Mathieu Valbuena et près d'un mois après son procès en correctionnelle, Karim Benzema a été condamné à un an de prison avec sursis et 75 000 euros d'amende.
Le devoir d'exemplarité de la star française
L'attaquant du Real Madrid, qui n'a pas assisté aux trois jours de procès le mois dernier en raison de l'agenda sportif de son club, selon ses avocats, n’était pas non plus présent lors de la lecture du délibéré. Ce soir, le Real joue un match de Ligue des champions sur la pelouse du Sheriff Tiraspol, en Moldavie.
Pour son implication supposée dans l'affaire de la sextape, un chantage à la vidéo intime à l'encontre du footballeur Mathieu Valbuena en 2015, le parquet avait requis à son encontre 10 mois de prison avec sursis et 75 000 euros d'amende. Lors du réquisitoire, les procureurs avaient rappelé le devoir d'exemplarité de la star française, « porteur d'une image, d'espoir, de notoriété et de valeurs morales ».
« Karim Benzema s'est personnellement impliqué avec insistance pour tenter de convaincre Mathieu Valbuena de rencontrer son homme de confiance », a expliqué le tribunal.
Les avocats de l'attaquant des Bleus ont immédiatement annoncé que leur client faisait appel du jugement. Contre les quatre autres prévenus de ce dossier qui a secoué le monde du football français, le tribunal correctionnel de Versailles a prononcé des peines allant dix-huit mois d'emprisonnement avec sursis à deux ans et demi de prison ferme. Karim Benzema encourait une peine maximale de cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende.
Toujours en équipe de France
La condamnation ne devrait pas remettre en cause le retour de Benzema en équipe de France, lui qui avait été écarté plusieurs années avant de revenir lors du dernier Euro à l’été 2021. Quoi qu'il arrive, « Benzema ne sera pas exclu par rapport à une éventuelle sanction judiciaire », avait prévenu le président de la Fédération française de football Noël Le Graët le 10 novembre dans le quotidien Le Parisien.
« Même s'il écope d'une peine de prison avec sursis, il lui reste la possibilité de faire appel d'une condamnation. Donc sa convocation, ou pas, dans les mois prochains ne sera pas liée à ce jugement », disait Noël Le Graët. Difficile pour les Bleus d'imaginer se priver du buteur prolifique, en lice pour le prestigieux Ballon d'Or remis lundi prochain. « Il n'a pas joué pendant plusieurs années en équipe de France. Cette sanction ne change rien pour moi. Il est sélectionnable », indique Noël Le Graët à L’Équipe ce mercredi 24 novembre.
« On est tous d'accord sur le fait que son retour a été marqué de ses performances et ses statistiques. Ce qu'il réalise, c'est remarquable. Il a envie de continuer son aventure en Bleu, une Coupe du monde c'est un moment particulier », a pointé son capitaine Hugo Lloris lors du dernier rassemblement.
Le meilleur buteur français de l'édition 2014 au Brésil (trois buts) veut disputer une deuxième Coupe du monde, au Qatar du 21 novembre au 18 décembre 2022, avec le maillot des champions du monde en titre sur le dos.
Mathieu Valbuena « satisfait » du jugement mais acerbe avec Le Graët
De son côté, l'international français Mathieu Valbuena s'est montré « satisfait » que son statut de victime « ait été reconnu par la justice » ce mercredi. « Je suis sûr d'avoir fait mon devoir de citoyen en portant plainte et en ne faisait pas droit au chantage, a réagi le milieu de 37 ans à l'antenne de RMC, dont il est consultant. J'ai été droit dans mes bottes depuis le début, je suis soulagé que tout cela soit derrière moi. »
Mais Mathieu Valbuena a regretté l'absence de soutien du président de la Fédération française de football Noël Le Graët, qui, selon lui, n'a pas pris la peine de l'appeler et qu'il surnomme « Monsieur fantôme ». « Aujourd'hui l'équipe de France a besoin de ses meilleurs joueurs [...], je ne suis personne pour dire s'il [Karim Benzema] doit être sélectionné ou pas. La seule chose que je vois, c'est que je n'ai reçu aucun soutien [de la part de la Fédération alors que] je suis victime de tout ça, c'est avéré même si certains pouvaient encore en douter. »
« Quand je faisais les beaux jours de l'équipe de France, a-t-il ironisé, [Noël Le Graët] me léchait les bottes. Par contre, quand on disparaît des radars, c'est Monsieur Fantôme. Peut-être qu'il a perdu mon numéro. »
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