Entretien

[MMA] Kamaru Usman: «Devenir le meilleur combattant de l'histoire»

Kamaru Usman a vécu une année 2021 exceptionnelle. Il a défendu trois fois son titre de champion du monde des poids welters de l’Ultimate Fighting Championship (UFC), la meilleure ligue d’arts martiaux mixtes (MMA) au monde. Le Nigérian a une ambition toujours aussi débordante, et veut marquer de sa patte les sports de combats. Sans jamais oublier d'où il vient, et de représenter son Nigeria chéri en toutes circonstances. Entretien.

Le Nigérian Kamaru Usman.
Le Nigérian Kamaru Usman. USA TODAY Sports - Ed Mulholland
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RFI : Kamaru Usman, vous avez vécu une année 2021 assez folle avec trois défenses de votre titre de champion du monde des poids welters de l’Ultimate Fighting Championship (UFC). Peut-on s’attendre à une année 2022 tout aussi intense ?

Kamaru Usman : 2021 a été une année folle, c'est vraiment le mot adéquat pour parler de ces douze derniers mois. J'ai vécu tellement de belles choses, tellement de moments de joies et surtout, j'ai poursuivi la quête de ma mission : devenir le meilleur combattant de l'histoire. Point à la ligne ! Je me lève chaque jour, je m'entraîne chaque jour, je donne tout chaque jour pour atteindre ce but. Je n'arrêterai pas tant que je n'y serais pas arrivé. 2022 ? Ça va être encore le feu, je vous le promets.

Vous avez battu tous vos principaux rivaux chez les welters, dont certains à plusieurs reprises. A part battre à nouveau Leon Edwards et l'une des stars montantes comme Khamzat Chimaev, que vous reste-t-il comme défi dans cette catégorie ?

Oui, j'ai battu tous mes principaux rivaux, mais je reste sur ma faim, toujours, car je veux toujours continuer à montrer que je suis « l'homme à battre ». Plus on gagne, plus on a une cible sur le dos si je puis me permettre, et je ne ferme pas la porte à la possibilité d'affronter de nouveau Edwards ou une autre étoile montante de la catégorie, comme Chimaev par exemple. Cette catégorie a beaucoup de gars qui sont à un très bon niveau, c'est assez excitant pour être honnête avec vous. Cela veut dire que la lutte pour la ceinture est hyper compétitive, et c'est à moi de montrer que je suis le patron, encore et toujours, combat après combat, de cette catégorie. Mais je ne ferme la porte à rien, je suis encore jeune et plein d'énergie (rires).

► A (re)lire : Israel Adesanya: «L'Afrique va asseoir sa domination sur le MMA»

Vous avez récemment ouvert la porte à un combat avec Israel Adesanya, chez les poids moyens, si l’UFC met 100 millions de dollars sur la table. Cent millions, c’est le prix de l’amitié ?

Le prix de l'amitié ? (Il éclate de rire). Non, notre amitié est plus forte que cela. Cela se produira peut-être un jour, pour une grosse somme mais on devra en discuter ensemble avant (sourire). Israel, c'est un frère pour moi, c'est un gars que j'apprécie vraiment beaucoup, et si ce combat se produit un jour, ce sera pour beaucoup d'argent. Si cela se passe et quel que soit le vainqueur de ce « potentiel » combat, cela ne changera rien à notre amitié. Si je gagne, il me respectera toujours autant, rien ne changera dans notre relation. S'il gagne, je le respecterai comme je l'ai toujours fait, et je serais fier de lui. Pas grand monde ne m'a battu pour l'instant et je lui dirais : « Mon gars, tu as fait tomber un géant, une légende ! » (Il éclate de rire à nouveau). Si ce combat se réalise un jour, ce serait le combat le plus suivi de l'histoire, je peux vous l'assurer.

Vous êtes actuellement le sportif le plus populaire au Nigeria, dans un pays où on ne jure que par le football...

C'est un honneur, surtout lorsque l'on connaît la passion de mes compatriotes pour le football et que les Super Eagles trustent quasiment toute l'attention lorsqu'ils jouent un match ou lors d'une Coupe d'Afrique des nations. C'est le sport roi, c'est complètement compréhensible que les footballeurs soient, une large partie du temps, les sportifs les plus populaires au pays. Mais je gagne, et je brille dans un sport individuel, donc je pense que je bénéficie aussi de cette visibilité car je remporte des titres et je gagne aux États-Unis, qui sont vus comme l'un des eldorados pour nous au pays. Je ne sais pas combien de temps cela va durer, mais le soutien de mes compatriotes est très, très important pour moi. [...]

On parle d'un premier événement UFC en Afrique. Sans Kamaru Usman sur la carte, c’est imaginable ?

Ah ça serait superbe et il faut que j'y sois, il n'y a pas moyen que cela se passe autrement (rires) ! Si l'UFC organise un événement en Afrique, il faut que Israel Adesanya, Francis Ngannou et moi-même soyons sur la fight card, ça serait juste énorme ! Les grosses têtes d'affiches, mais aussi des jeunes talents du continent qui pourraient se montrer et ainsi prendre notre relève, lorsque nous serons trop vieux pour botter des fesses (rires). Si cet événement se produit, ce serait le plus grand événement depuis le combat de Muhamed Ali à Kinshasa et la Coupe du monde de foot en 2010, ça serait vraiment génial que ça arrive et je suis de tout cœur avec cette initiative.

Votre ami Francis Ngannou affronte le Français Ciryl Gane en janvier. Comment voyez-vous ce combat ? Gane peut-il inquiéter Ngannou ?

J'ai vraiment hâte de voir ce combat, c'est l'une des dates que j'ai marquées sur mon calendrier pour 2022. Ça va être un sacré choc, deux rocs qui sont vraiment de très forts combattants. Francis est une machine de guerre, il est très, très puissant et il aime être en mode « contrôle des opérations » lors d'un combat. Mais Gane est aussi puissant, et il a une qualité qui n'est pas commune chez les combattants UFC : il se bat sans pression de perdre, car il semble super confiant en ses capacités. Mais, surtout, il se bat à chaque combat avec une grande sérénité. C'est une grosse qualité. Francis est favori, mais ça va être un combat de titans.

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