Ma première se loue surtout en ville et à la carte : pour 1 heure, 1 journée ou 1 week-end. Ma deuxième est écologique puisqu'elle fonctionne à l'énergie électrique. Ma troisième se trouve beaucoup plus au Canada, en Espagne ou en Alllemagne qu'en France. Mais ma quatrième devrait justement y connaître un avenir radieux. Qui suis-je ?

L'auto partagée ! Ce début d'année a vu naître un groupe, l'AAA, l'Association des acteurs de l'autopartage. Ce nouveau collectif d'entreprises vise les élections municipales du mois de mars. Encourager les maires dans une pratique qui réduit les bouchons et donc, la pollution de l'air.
Pour une idée des différences de l'autopartage en Europe, prenons par exemple l'Espagne et la France. À Madrid, l'autopartage est passé au rang d'habitude alors qu'à Paris, la pratique reste encore très peu... trop peu connue ! François Denis, est le cofondateur de cette nouvelle AAA, Association des acteurs de l'autopartage. Il dirige aussi la société Ubeeqo, l'une des pionnières du marché de l'auto partagée avec des courses à partir de 9 euros l'heure de location.
« Vous voyez c'est très simple, une fois que vous avez téléchargé l'application vous ouvrez et là en fonction de votre position, on vous indique les véhicules disponibles à proximité », explique François Denis. Et d'ajouter : « Les locations se font à partir d'une heure jusqu'à une durée illimitée. Les tarifs évoluent selon le type de véhicule et diminuent si vous louez plus longtemps. Notre but avec notre nouvelle association Association des Acteurs de Autopartage c'est de faire connaître cette nouvelle profession. Nous sommes encore peu connus en France par rapport à nos voisins européens et à l'approche des élections municipales, nous allons tenter de faire pression pour que les mairies des grandes villes de France s'engagent. C'est leur intérêt parce que cette formule est écologique. Le but de l'autopartage est de désengorger les centres-ville. Avec l'autopartagée, les citadins feront dépenseront moins puisqu'ils n'auront plus besoin de voiture à eux. »
Convaincre les maires de donner plus de places de parking d'autopartagées
La voiture personnelle en ville, c'est un peu comme la cigarette. Plus le prix du parking est cher et plus on l'abandonne. Dans son dernier numéro, la revue de la Fédération des usagers du transport le démontre. Quel que soit le continent du monde, partout où le prix du parking augmente, le nombre de voitures diminue.
Et le comble, c'est que le sevrage peut même être sans douleur comme le dit Marjorie, professeur de biologie et conductrice parisienne de 35 ans.
« Une voiture à Paris, ça devenait un enfer ! Il fallait tourner et retourner des heures pour trouver où se garer. En plus, ajoutez l'assurance et les contrôles, ça coûter cher. Vendre ma voiture personnelle a été un énorme soulagement. Aujourd'hui je me débrouille très bien avec les transports en commun. Il m'est arrivé de louer pour un week-end ou de demander la voiture de ma famille. », raconte Marjorie.
De 163 à 167 heures de bouchons par an, c'est une semaine entière d'attente au volant !
Si l'argument pollution est mis en avant, un autre intérêt devrait convaincre les conducteurs : les bouchons ! Sur les 12 mois de l'année dernière, les Parisiens ont passé en moyenne 167 heures dans les files d'attente, soit une semaine entière !
Renault, Peugeot, Volkswagen... les grandes marques d'y mettent aussi
Parce qu'il est rapide et léger comme un simple doigt sur un téléphone, l'autopartage est une tendance en Europe qui sera de plus en plus... tendance. Ce n'est donc pas un paradoxe, les grands constructeurs comme Renault, Peugeot, BMW se sont lancés sur le marché. Tous possèdent leur propre flotte de véhicules à louer à sur des durées de son choix, à partir de son téléphone. En janvier dernier, Volkswagen a annoncé son entrée sur le marché français, allemand et tchèque.
Partage de voitures ou partage de trajets : l'économie collaborative
Produire moins et partager plutôt que d'ajouter toujours plus de véhicules. C'est sur ce concept qu'est née cette nouvelle économie appelée économie collaborative. Louer ou partager en fonction des besoins pour réduire la pollution.
Adrien Tahon directeur de Bla bla lines, service de trajets partagés entre domicile et lieu de travail :
« Aujourd'hui en France, 16 millions de personnes vont chaque matin au travail avec leur voiture. En moyenne, ils sont souvent un seul conducteur par voyage. Nous sommes dans la mouvance du partage, mais en nous démarquant de la location des autopartagées. À la différence des sociétés d'Autopartage comme Citiz ou Ubeeqo qui proposent des locations en fonction d'un besoin ponctuel, nous, BlaBla Lines, nous proposons du partage de trajets courts : domicile, lieu de travail. Mais la stratégie reste la même, réduire le nombre de voitures. Les avantages sont écologiques et sociologiques. Tous les jours se créent des liens entre des personnes qui ne se seraient jamais rencontrées dans la vie ! »
Paris promet 1 200 places disponibles
À Paris, néanmoins, les choses bougent. Pour 2020, la mairie vient d'annoncer la multiplication par six des places réservées aux voitures partagées dans les rues de la capitale. De 200, la municipalité passerait à 1 200. Pour le moment, l'essentiel du parc reste en parking souterrain donc sans doute pas assez visible pour susciter les envies.
Un marché urbain encore confidentiel
Parmi les autres contraintes, le manque de places pour garer son véhicule au retour de sa course. Mais aussi les tailles des voitures que certains trouvent encore trop petites (malgré une nette amélioration dans l'offre). De ce fait, beaucoup de clients d'autopartagées finissent par se reporter sur les transports plus souples comme les trottinettes électriques ou le vélo lorsque les pistes cyclables sont aménagées.
Un frein dans les têtes
Mais l'un des freins les plus importants est encore plus invisible, de l'ordre du ressenti. Pour certains conducteurs, louer au coup par coup semble plus cher qu'un achat de voiture d'occasion. Or, toutes les études montrent qu'entre l'assurance, le nettoyage, le carburant, l'entretien mécanique et les stationnements, la location ponctuelle reste plus économique.
Une clientèle urbaine et éduquée et peut-être bientôt sans permis
86% des utilisateurs de l'autopartage aujourd'hui habitent les villes. Seuls 4% réside à la campagne. Mais l'avenir de l'autopartage pourrait faire sa révolution et séduire les jeunes qui n'auraient plus besoin de payer le permis. Si l'arrivée des véhicules autonomes se produit dans les centres-ville, les jeunes générations pourraient y trouver un bon moyen d'allier deux de leurs grandes préoccupations, l'éradication du prix du permis et la préservation de l'environnement.
Dix fois plus de voitures partagées d'ici 2025
En attendant l'autonomie des véhicules, les études de transport collectif prédisent une belle perspective pour l'autopartagée. À l'Association des Acteurs de l'Autopartage, les plus optimistes parlent même d'une multiplication par 10 en France, du nombre de demandes de locations d'ici 2025.
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