À la Une: «l’opération masques» pour la fin du confinement en France
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« À vos masques ! », lance ce matin la Une de Nice Matin. Emmanuel Macron ayant levé hier un pan du voile sur l’après 11 mai, le chef de l’État a dit que « sans doute », il allait falloir rendre le port du masque obligatoire dans les transports.
Seulement voilà, des masques, qui va les fournir ? Face à ce que la Une du journal Le Parisien dénonce comme étant « l’incapacité de l’État à fournir le pays » en masques, ce quotidien dévoile ce matin l’« opération masques pour tous ».
Opération « qui s’appuie sur le site Masquesolidaire.fr », explique Le Parisien, et qui en appelle aux particuliers « pour donner du tissu, pour coudre », mais aussi aux entreprises.
Car les masques, « après des semaines d’atermoiements, nous avons compris que nous n’en verrions pas la couleur et que les précieuses cargaisons qui arrivent par avions géants de Chine sont d’abord réservées aux soignants, s’agace ce quotidien. Pour se protéger, l’heure est au système D et aux initiatives privées ». Et Le Parisien y voit « un mauvais scénario à méditer pour l’État et les Français. Première leçon : il aurait été bien avisé de ne pas nous mener en bateau. Deuxième enseignement : arrêtons de tout attendre de lui », bucheronne ce journal.
Emmanuel Macron a dévoilé d’autres mesures pour l’après 11 mai :
Le président de la République a précisé hier que si le déconfinement sera « territorialisé », il ne sera pas « régionalisé », souligne Libération, cela veut bien dire qu’il se fera « dans un cadre national ». Pas question, donc, d’interdire après le 11 mai le franchissement des « frontières » entre les régions. Quant à la réouverture progressive des classes : elle sera, elle aussi, « concertée avec les élus locaux et adaptée aux réalités locales ». Le retour à l’école se fera « sans obligation, sur la base du volontariat des parents », relève Libé.
Après le 11 mai, deux Français sur trois n’enverront pas leurs enfants à l’école :
Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro et France Info, 64% des Français affirment en effet « qu’ils n’enverront pas au moins un enfant en classe à la levée du confinement ». 63% désapprouvent la réouverture des établissements scolaires et 60% estiment que cette mesure a été prise « afin de permettre aux parents de reprendre le travail ». Ce sondage indique aussi que « plus les parents sont modestes, moins ils comptent faire retourner leur progéniture à l’école ». Et Le Figaro y voit un « nouveau camouflet pour le gouvernement ».
Pour ce quotidien, en tout cas, les incertitudes des confidences présidentielles, hier, qui s’ajoute aux dernières déclarations des ministres français, tout ça, ce sont des « mots flous », estime-t-il. Après le 11 mai, « on se déconfinera un peu, pas beaucoup, pas tous, pas tout de suite et pas tout le temps… ». Voilà pourquoi ce journal préconise d’appliquer à nos dirigeants « le triple conseil d’Anatole France aux écrivains (…) être clair, être clair, être clair ».
En France encore, c’est à présent plus que probable : pour cause de coronavirus, on voit mal comment la réforme emblématique de l’actuel quinquennat, celle des retraites, pourrait éviter de passer à la trappe :
Pour Les Echos, ça ne fait guère de doute. Il y a d’abord la Sécurité sociale, « dans le rouge vif, et pour longtemps », souligne le quotidien économique français. Mais pas que… « Même soupe à la grimace côté Unédic », c’est-à-dire l’assurance-chômage, pointe aussi ce journal, avant d’en tirer la principale conséquence : « La réforme des retraites apparaît désormais condamnée », prend acte Les Echos.
Et l’Afrique, comment s’en sort-elle ? Les conséquences économiques de la crise du coronavirus sont encore incertaines pour ce continent, mais sur le plan sanitaire, au moins, l’Afrique a de la chance :
Et le quotidien économique Les Echos le résume : « l’Afrique risque de subir de redoutables contrecoups économiques et sociaux d’une épidémie de Covid-19 qui la frappe au demeurant assez peu sur le plan sanitaire ». Comme le souligne ce journal, « pour l’instant, le bilan direct de la pandémie demeure extrêmement bas sur ce continent de 1,2 milliard d’habitants. Le nombre de cas officiels ne dépasse pas 22 000 et celui des décès environ 1 000 ».
Alors, objectera-t-on, même provisoires, ces bilans sont probablement sous-évalués par les autorités. Mais l’arithmétique n’a pas de secret pour un journal tel que Les Echos. Lequel quotidien remarque fort justement que, même en multipliant ces bilans provisoires par dix, « cela ne donnerait toutefois que 0,02 % d’Africains contaminés, contre plusieurs pour cent en Europe » !
L’arithmétique, donc, mais la démographie aussi. Comme le remarque encore Les Echos, « les jeunes seraient peu contagieux ». Or « près de 95 % des Africains ont moins de 65 ans », rappelle ce quotidien économique, et ça, c’est un « coup de chance pour le continent ». Pourvu que ça dure…
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