Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une : la sortie du confinement, le nœud gordien de Macron

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Emmanuel Macron le 14 avril 2020.
Emmanuel Macron le 14 avril 2020. RFI
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Tel Alexandre le Grand avec le nœud gordien, c’est demain ou mardi matin au plus tard qu’Emmanuel Macron tranchera les modalités de sortie du confinement. Selon Le Parisien Dimanche, les derniers arbitrages vont en effet être rendus « demain soir ou mardi matin » par le président. « Le Premier ministre lui exposera l’architecture du projet de déconfinement lors de leur déjeuner hebdomadaire, demain, à l’Elysée », détaille ce journal, en signalant aussi que le ministre de la Santé lui présentera demain des « indicateurs sanitaires » qui doivent permettre d’apprécier l’impact du déconfinement sur l’épidémie à partir du 11 mai.

« Le chef de l’État prendra alors les dernières décisions pour lever le flou sur des sujets majeurs comme les conditions de réouverture des écoles, les commerces habilités ou pas à reprendre leur activité et sous quelles conditions. Mardi, à 15 heures, le Premier ministre présentera à l’assemblée nationale le plan de stratégie de déconfinement. Cette présentation sera suivie d’un débat, puis d’un vote. Le plan sera ensuite présenté aux élus locaux, aux préfets et aux partenaires sociaux », complète Le Parisien Dimanche.

De son côté, Le Journal du Dimanche croit savoir que « l’isolement des personnes contaminées » pourrait être recommandé, « voire imposé ».

Pas assez de masques pour les Gaulois réfractaires

Les Français, pendant ce temps, doute de plus en plus de la capacité du gouvernement à faire face au coronavirus, alors que le risque de pénurie temporaire de masques menace en France.

Le Journal du Dimanche révèle le contenu d’une noteinterne du ministère de l’Économie en date du 14 avril, note signalant que « la production nationale hebdomadaire et les importations (de masques) sont encore insuffisantes à ce stade pour couvrir la totalité du besoin ».

Et doute des Français, en effet, car un sondage Ifop publié par ce-même JDD indique que les Français ne sont que 39% à avoir confiance dans le gouvernement pour « faire face efficacement au coronavirus », soit sept points de moins en une semaine.

Dans Le Parisien Dimanche, la présidente de droite de la région Ile-de-France Valérie Pécresse assure que l’organisme Ile-de-France Mobilités a commandé « plus de 2 millions de masques en tissu » et que, pendant « un temps » à partir du 11 mai, ses services vont les distribuer, « un pour chaque abonné Navigo », du nom du système d’abonnement aux transports publics en Ile-de-France, car « comme l’État ne semble pas prêt à distribuer des masques, nous allons le faire », dit Valérie Pécresse au Parisien Dimanche.

Cet animal qu’on appelle homme

Risque de pénurie temporaire de masques, donc, risque de pénurie de médicaments aussi. Et pour mieux illustrer ce risque ou cette pénurie déjà effective, celle-ci, L’Obs rapporte une décision « totalement inédite » en France et dont la traduction légale a pris la forme de deux décrets.

Premier décret adopté fin mars afin de permettre aux médecins de recourir à un puissant sédatif destiné initialement aux épileptiques, signale cet hebdomadaire. Ce super-somnifère était « jusque-là exclusivement utilisé dans les hôpitaux pour les sédations profondes, à domicile et en Ehpad », souligne L’Obs.

Mais il y a « plus terrible encore », complète ce journal : face à la pénurie de médicaments indispensables dans les services de réanimation, le gouvernement a été « contraint de faire passer un autre décret, le 3 avril, spécifiant que, « en cas d’impossibilité d’approvisionnement en spécialités pharmaceutiques à usage humain, des médicaments à usage vétérinaire à même visée thérapeutique, […] peuvent être prescrits, préparés, dispensés et administrés en milieu hospitalier » ! Vous avez bien entendu et, « pour parler clairement », L’Obs appelle un chat un chat : « il faut aujourd’hui aller piocher dans les stocks de médicaments des vétérinaires ! ».

Les écailles d’or du pangolin

C’est un trafic à l’ampleur méconnue et qui est devenu un symbole en ces temps de coronavirus, celui du pangolin, cet animal accusé à tort ou à raison d’être à l’origine de la pandémie de coronavirus. L’hebdomadaire L’Express signale que, « le 31 mars, la police malaisienne a découvert dans un conteneur 6 tonnes d’écailles de pangolin en provenance d’Afrique de l’Ouest. Une saisie record évaluée à près de 18 millions de dollars, qui prenait la direction de la Chine – où la médecine traditionnelle prête à ces écailles le pouvoir d’apaiser les règles douloureuses, de favoriser la lactation, de rétablir le tonus sexuel… Il faut dire que le prix du petit mammifère à tendance à grimper depuis que Pékin a décidé d’interdire, fin février, le commerce et la consommation d’animaux sauvages », explique L’Express.

Lequel hebdomadaire prévient : « le trafic d’espèces sauvages constitue une véritable bombe sanitaire. (…) Les chauves-souris, à elles seules, sont porteuses de 30 coronavirus différents, pointe dans cet hebdomadaire Didier Sicard, spécialiste des maladies infectieuses. Pour ce professeur émérite à Sorbonne Université, il est urgent d’interdire le négoce des espèces sauvages, mais aussi de cesser de détruire toujours plus de forêt primaire, si nous ne voulons pas subir des catastrophes sanitaires en série ». Comme quoi, le pangolin a bon dos…

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