Trois ans après son élection, Emmanuel Macron n’a pas la tête à souffler des bougies en pleine épidémie de covid-19 et avec en ligne de mire une crise économique sans précédent. Le coronavirus va forcer le président de la République à changer de logiciel.

Emmanuel Macron en a eu l’intuition très vite et s’est projeté dans l’après-coronavirus en promettant des décisions de « rupture ». Il a parlé de se « réinventer ». La question c’est de savoir comment ? Emmanuel Macron avait rebondi après la crise des gilets jaunes avec le grand débat. Quelle option a-t-il aujourd’hui pour s’imposer en rassembleur et éviter une fatalité énoncée par un de ses proches : « Les gens veulent toujours se débarrasser de ceux qui ont géré la crise ».
L’appel à l’union nationale a fait long feu. L’opposition n’a pas joué le jeu. Et pour cause, selon un macroniste de la première heure : « Les petits esprits politiques français qui n’ont jamais digéré l’élection d’Emmanuel Macron » se sont réveillés. Une manière d’expliquer que malgré l’épidémie, la politique a repris très vite ses droits et chacun a joué sa carte. Notamment les présidents des grandes régions, les Xavier Bertrand, Valérie Pécresse qui, constate un député En Marche, « ont une puissance qui leur permet de prétendre jouer un rôle qui concurrence l’État ».
Ce sont tous des présidentiables
2022, c’est dans deux ans et tout le monde y pense déjà même si pour un parlementaire de la majorité, ce n’est pas le moment. « Il faut qu’on redresse la France… l’horizon est à 10 ou 15 ans, si on le raccourcit pour des considérations électorales, on est mort … J’espère qu’aujourd’hui le président ne pense qu’à ça. » Il veut croire qu’« Emmanuel Macron préférera rester dans l’histoire comme celui qui a réussi à sortir la France d’une crise exceptionnelle », plutôt que de jouer le court terme pour assurer sa réélection.
Gérer la crise économique, c’est le principal enjeu pour Emmanuel Macron
Il doit relancer l’économie et atténuer les effets de la crise sur les Français. Car un membre de la commission des Finances de l’Assemblée nationale prévient : « Ça va être douloureux ». Un autre député veut croire qu’il y a de l’espoir si le président réussit à jouer le rôle de « maçon », après avoir endossé l’habit de « pompier ». Mais pour construire quoi ? Un nouveau modèle social ? Un parlementaire de la vieille école ne croit pas à une « révolution » et affirme : « Il n’y aura pas de monde d’après, il ressemblera au monde d’avant ».
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