Chronique des matières premières

Rumeurs de fusion dans l’acier européen, confronté à la crise du Covid-19

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L’industrie sidérurgique européenne est en crise, l’épidémie de coronavirus ayant porté un coup d’arrêt aux secteurs consommateurs d’acier, comme l’automobile. C’est dans ce contexte que l’Allemand Thyssenkrupp discute de rapprochements avec ses concurrents.

Les mesures gouvernementales de confinement ont stoppé la production d’acier.
Les mesures gouvernementales de confinement ont stoppé la production d’acier. Getty Images/Monty Rakusen
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Les rumeurs de fusion vont bon train dans l’acier européen, confronté à la crise du Covid-19. Une crise sans précédent, estime Eurofer, l’association européenne du secteur.

Les mesures gouvernementales de confinement ont de facto stoppé la production d’acier et son utilisation dans les industries consommatrices, au premier rang desquelles, l’automobile, deuxième débouché pour l’acier européen, derrière la construction.

Effondrement de l’automobile, deuxième débouché

Or les ventes de véhicules ont chuté de plus de 25 % au premier trimestre, de 55 % rien qu’en mars. L’utilisation des capacités sidérurgiques est encore plus faible que lors de la crise de 2008-2009, avec des milliers d’ouvriers au chômage partiel.

Le redémarrage pourrait avoir lieu à partir de juillet, mais la crise économique mondiale et la perte de revenus des consommateurs au chômage risque fort de limiter le rebond de l’acier européen.

Une industrie déjà fragilisée en 2019

La maladie Covid-19 a frappé une industrie qui était déjà fragile. La sidérurgie européenne souffrait déjà en 2019 du ralentissement de l’activité manufacturière et des conflits commerciaux des États-Unis avec leurs partenaires économiques, ce qui avait occasionné des flux d’importations massives d’acier, pénalisant la production européenne.

L’an dernier l’Allemand Thyssenkrupp avait déjà tenté une alliance avec son concurrent Tata Steel. Mais la Commission européenne avait refusé la fusion, qui concentrait démesurément certaines activités. Pour se désendetter, le géant allemand a donc fini par céder sa division la plus rentable, celle des ascenseurs, en février. Un sacrifice insuffisant désormais étant donné le choc de la maladie Covid-19.

Fermeture de hauts fourneaux difficile à envisager

Alors les rapprochements sont à nouveau à l’ordre du jour. Les discussions reprennent avec Tata Steel, mais aussi avec le suédois SSAB ou le chinois Baosteel. Mais étant donné le soutien financier public massif des États européens, difficile d’imaginer que ces fusions aboutissent à la fermeture de capacités de production excédentaires dans les hauts fourneaux, alors que les aciéries électriques plus souples ont déjà procédé à des ajustements.

Peut-être y aura-t-il à l’arrivée des échanges d’action entre ces poids lourds. En attendant, petite consolation, les rumeurs de rapprochement ont permis un rebond des titres boursiers de Thyssenkrupp et, par contagion, d’ArcelorMittal.

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