C'est dans ta nature

L'instinct maternel chez les animaux

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A l’occasion de la fête des mères, « C’est dans ta nature » s’arrête sur les liens maternels parfois étonnants chez quelques animaux, des singes mères poule au manchot empereur, qui donnent tout pour la survie de leur espèce.

Le langur de François (une espèce de singe appartenant à la famille des Cercopithecidae) et son petit né le 18 avril 2020 au zoo de Besançon Citadelle, dans l'est de la France.
Le langur de François (une espèce de singe appartenant à la famille des Cercopithecidae) et son petit né le 18 avril 2020 au zoo de Besançon Citadelle, dans l'est de la France. SEBASTIEN BOZON/AFP
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C’est une scène déchirante qu’ont pu observer à plusieurs reprises des spécialistes des primates : des mères singes, et notamment des babouins, continuent de porter leurs petits morts pendant plusieurs jours. Pendant même plusieurs semaines dans le cas d’une mère macaque, « à tel point qu’à la fin son enfant était momifié. L’attachement maternel perdure, même après la mort », relève Cécile Garcia, chercheuse au CNRS et au Musée de l’Homme à Paris. Spécialiste des primates, et en particulier de lémuriens, elle se souvient, à l’inverse, d’avoir assisté à la chute d’un bébé lémurien, tombé d’un arbre, sans que sa mère ne réagisse. « Il n’était pas mort, raconte Cécile Garcia, mais il était tombé de si haut, et était si mal en point, que sa mère l’a laissé, et s’en est allée… Une mère ne va tenter le tout pour le tout si elle voit qu’il est vain de sauver sa progéniture. »

Pragmatisme maternel. A quoi ça tient d’être une bonne mère ? Ça dépend de la biologie, mais aussi de l’acquis. Et parfois même des relations sociales. « Quand une femelle est dominée dans la hiérarchie du groupe, battue par les autres femelles, poursuit Cécile Garcia, elle va avoir tendance à surprotéger son petit. » Ce qui va influer sur son développement. « Un petit qui est très protégé, que la mère ne laisse pas partir, ne va pas beaucoup explorer son environnement, et va limiter ses interactions sociales avec les autres individus. » Mères poules, même chez les singes. La plupart des primates ne se séparent de leurs petits qu’au bout de plusieurs années. Des mères qui donnent tout à la fois la vie, la nourriture et l’éducation ; oui, comme chez les humains, les femelles souffrent parfois d’une « charge mentale » excessive.

La vie, c’est aussi la mort

L’instinct maternel prend parfois des formes tragiques. Le panda, l'adorable panda, s’il met au monde des jumeaux, en sacrifiera un pour assurer l’avenir de l'autre. L’aigle noir d'Afrique australe, l’aigle de Verreaux, lui pond systématiquement deux œufs. Mais il incite ensuite ses petits à se battre, pour qu'il n'en reste qu'un, parce qu’elle ne peut en élever qu'un. Oui, la vie, c’est parfois la mort aussi. Le poulpe, au fond de l’eau, veille sur quelques 200 000 œufs, qu'il ne lâche pas d'un tentacule, quitte à ne plus se nourrir, au point de mourir affamé. Maternité mortelle aussi pour l'araignée noire, qui se fait dévorer par ses enfants dès qu'ils ont du venin.

Et puis il y a le manchot empereur. Une mère increvable, le seul oiseau à donner la vie en plein hiver antarctique. Et à quel prix. C’est le père qui couve l’œuf, pendant qu’elle accomplit chaque année un périple incroyable à travers la banquise, par moins 60 degrés, pour rejoindre l’océan et aller pêcher, et stocker, sans le digérer, de quoi nourrir son enfant à la naissance. « Deux mois de misère et de luttes, rappelle le documentaire oscarisé La Marche de l’empereur, pour tenter de préserver la vie. » La vie, ce don que font les mères, au prix parfois de sacrifices. Pour la survie de leur espèce.

« Quel est l'oiseau le plus rapide ? »

Le faucon pèlerin, en piqué, sur sa proie, dépasse sans problème les 300 kilomètres/heure, ce qui en fait même l’animal le plus rapide au monde. Mais en vol classique, le martinet se distingue. C’est d’ailleurs ce dimanche la journée mondiale des martinets, créée à l’initiative de MSF, Martinets sans frontières. Plus gros qu’une hirondelle, et tellement plus puissant, le martinet vole à une vitesse de croisière de 200 kilomètres/heure. Des flèchent qui dansent dans le ciel à la fin de la journée, pour se nourrir d’insectes.

Le martinet noir, l’une des 40 espèces de martinet, la plus répandue, présente en Asie et en Europe, bat un autre record. Il est capable de voler, et de planer, dix mois sans se poser. Comment fait-il ? C’est encore un mystère. Mais comme de nombreux oiseaux migrateurs, peut-être ne dort-il que d’un œil, quand l’autre moitié du cerveau se repose. Les deux mois restants, le martinet revient sur terre, pour la reproduction. Parce que c’est vrai, il n’est pas très commode de s’envoyer en l’air en l’air.

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