À la Une: la participation, chère à De Gaulle, bientôt ressuscitée par Macron
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Ce vrai serpent de mer de la répartition des bénéfices des entreprises va refaire surface. La semaine prochaine, LREM va déposer une proposition de loi pour rendre obligatoire la participation aux bénéfices pour les salariés des petites entreprises. « Bientôt une loi pour mieux partager », lance en Une Le Parisien.
Comme le révèle ce quotidien, cet outil d’épargne des salariés, « sorti, en 1959, du képi du général de Gaulle », va faire l’objet d’une proposition de loi de LREM qui sera déposée la semaine prochaine. Obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés, la participation pourrait ainsi être étendue au 140 000 petites et moyennes entreprises françaises qui, évidemment, « réalisent des bénéfices », précise ce quotidien, et ce afin de « mettre du beurre dans les épinards » !
Le texte « aura-t-il l’oreille d’Emmanuel Macron ? Sans doute », anticipe Le Parisien.
Ainsi, quatre-vingts ans après l’appel du 18 juin, la « belle idée gaullienne » de la participation va peut-être connaître une « seconde jeunesse », s’enthousiasme ce journal. Pour redistribuer du pouvoir d’achat, ce dispositif serait étendu aux très petites entreprises. À condition « qu’il y ait des bénéfices ! », souligne ce journal, et « que ce ne soit pas vécu comme un frein à entreprendre ».
En France encore, c'est en cette fin de semaine que la Convention citoyenne pour le climat va rendre publiques ses conclusions. Créée par Emmanuel Macron, après la crise des « gilets jaunes », elle va ou non permettre de révéler la conversion du chef de l'État à l'écologie :
La remise des 150 propositions de la Convention citoyenne pour le climat, c'est rien moins que « l'appel du 19 juin », pour Libération, même si rien n'est prévu pour la mise en place d’une taxe carbone, et pour Emmanuel Macron, c’est « la dernière occasion avant la fin de son quinquennat de prouver que sa mue verte n’est pas feinte ». Car « l’essentiel réside bien dans cette mutation vers une économie de marché durable » que Libé appelle de ses vœux.
Les propositions de la Convention citoyenne sur le climat ? Ce sont « des lendemains qui déchantent », se récrie à l’inverse Le Figaro. Les membres de cette convention citoyenne « n’y vont pas de main morte, s’effare ce quotidien conservateur, c’est un peu boulgour pour tous, régime sec et unique » ! Appétit coupé,Le Figaro conseille donc de ne pas écouter ceux qu’il appelle « les apôtres de la décroissance, qui, selon ce journal, nous conduiraient tout droit au chaos généralisé ».
Et puis cette lettre adressée en 2018 à Jérôme Salomon, pour l’alerter d’une pénurie de masques en cas d’épidémie, et qui pulvérise les déclarations du directeur général de la santé devant la commission d’enquête parlementaire sur la gestion de la crise du coronavirus :
Un courrier daté du 26 septembre 2018, que Libération révèle, le trouvant « accablant pour le gouvernement », car cette lettre prouve que la responsabilité du gouvernement dans la pénurie de masques est « majeure ». Signé par François Bourdillon, qui a dirigé de 2016 à 2019 Santé publique France, l’agence chargée de la gestion des stocks stratégiques de l’État, ce courrier signale que « le besoin est de 20 millions de boîtes, soit près d’un milliard de masques ».
Dans sa lettre, François Bourdillon « demande alors très clairement à Jérôme Salomon de s’emparer au plus vite du problème » en ajoutant que « les éventuelles acquisitions des produits soient mises en œuvre afin de disposer d’un stock avant le deuxième semestre 2019 », pointe Libé. Lequel journal note aussi que cette lettre signale que « 95 % de stocks de médicaments antiviraux détenus par Santé publique France sont périmés » actuellement et que « pour ces médicaments aussi, le stock n’a pas été entièrement reconstitué ».
Selon Libération, cette lettre démontre que « l’inaction du gouvernement est édifiante », ce journal accusant Jérôme Salomon d’avoir « sciemment commandé un dixième du stock de masques nécessaires en cas d’épidémie, alors même qu’il lui était répété que l’objectif d’un milliard devait rester inchangé ».
Enfin dans moins d’une dizaine de jour que se tiendra le second tour des élections municipales. Et après avoir beaucoup hésité, l’exécutif, finalement, a décidé d’appeler les Français à aller voter :
Selon le journal l’Opinion, le gouvernement a décidé de lancer ce week-end une « campagne digitale d’appel au vote ». Or lors des précédents scrutins de ce genre, c’est « plusieurs semaines avant le jour J » que de telles campagnes ont été lancées. Pourquoi cette implication « in extremis », comme le formule l’Opinion ? Une explication est peut-être à rechercher dans les résultats d’un sondage Ifop pour le site directs.fr que ce quotidien relève, et qui indique que seuls 38 % des Français interrogés déclaraient début juin être « prêts à se déplacer » pour le second tour des municipales prévu le 28 juin. Comme quoi, les Français et la participation… Pour les bénéfices, c’est selon ; pour les élections, c’est fuyons.
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