C'est l'un des effets du mouvement Black Lives Matter, parti des États-Unis. À travers le monde, les statues ou les monuments sur des figures majeures du colonialisme et de la traite d'esclaves sont devenus la cible des manifestants contre le racisme et la discrimination.

Vandalisées, décapitées, voire carrément déboulonnées, ces statues sont devenues l’image visible d'un passé traumatisant. Qu'est-ce que ce mouvement de colère exprime et comment il s'explique ?
Juliette Rengeval a posé la question à une photographe congolaise, Pamela Tulizo, qui a suivi de près le déboulonnage de la statue du roi Léopold II en Belgique.
Se pose alors la question suivante : faut-il préserver notre patrimoine, ou alors se débarrasser de ces rappels peu glorieux de notre histoire ? La ville de Berlin en Allemagne a tranché. Depuis 2016, princes prussiens et mémoriaux nazis ont trouvé une place dans la citadelle de Spandau, dans le nord de la capitale. Un musée qui se veut pédagogique. Visite guidée avec Deborah Berlioz.
Un parc des statues en Hongrie
En 1991, un immense vent de changement soufflait à Budapest : adieu boulevard Lénine et avenue de l’armée rouge, la capitale hongroise débaptisait ses rues à tour de bras. Idem avec les statues, souvent retirées après des débats animés. Un entrepreneur a alors l'idée de rassembler toutes ces figures du communisme dans un parc. Aujourd’hui, les Hongrois s’y rendent volontiers pour revoir les statues de leur jeunesse. Mais, les débats n’ont pas disparu pour autant : car, sous l’impulsion du Premier ministre nationaliste Viktor Orban, de nouveaux monuments controversés sont érigés dans la capitale. Reportage de Florence La Bruyère.
Et le Royaume-Uni n'a pas fait exception. Une statue de marchand d'esclaves jetée à l'eau à bristol, des manifestations à Oxford devant l'effigie de Cecil Rhodes. Suite à cette vague de colère, mi-juin 2020, le Premier ministre Boris Johnson a voulu se montrer à l'écoute et annoncer la création d'une Commission «sur les disparités ethniques», mais la mission de cette commission n'a pas été définie. Marie Billon.
Il y a les symboles du passé en pierre ou en marbre, mais pas seulement. Aux Pays-Bas, le mouvement Black Lives Matter a relancé le débat sur les discriminations, mais aussi sur une vieille imagerie coloniale toujours présente au quotidien, dans un pays qui, pendant 3 siècles, a été une importante puissance coloniale ; administrant l'Indonésie, le Suriname et les Antilles néerlandaises. Parmi ces symboles, le personnage de Zwarte Piet, un serviteur noir qui, chaque fin d’année, vient distribuer les cadeaux aux enfants aux côtés de St Nicolas. À La Haye, les explications d'Antoine Mouteau.
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