France: le Premier ministre grec en visite pour conforter l'amitié gréco-française
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Ce mercredi 29 janvier, le Premier ministre grec est en déplacement en France où il s’entretiendra notamment avec le président Emmanuel Macron. Au début du mois, Kyriakos Mitsotakis s’était déjà rendu à Washington pour rencontrer le président Trump, signant un début d'année particulièrement actif.

Chaque déplacement à l’étranger offre à Kyriakos Mitsotakis l’occasion d’encourager ses interlocuteurs à venir investir en Grèce. Un pays qui sort progressivement d’une douloureuse crise économique de dix ans et qui espère poursuivre la remise sur pieds de ses finances.
Mais si la Grèce et son Premier ministre se tournent particulièrement vers l’étranger ces deux derniers mois - et vers Paris aujourd’hui - c’est moins pour parler d’argent que des tensions croissantes en Méditerranée orientale. Car ce qu’Athènes redoute, en clair, c’est un conflit avec la Turquie voisine, qui semble contester en partie sa souveraineté dans les eaux méditerranéennes.
Sur le papier pourtant, Grèce comme Turquie sont alliées, les deux pays étant membres de l’Otan. Mais avec l’Amérique de Donald Trump à sa tête, l’organisation de défense semble aujourd’hui à l’agonie, le président français avait, lui, parlé de « mort cérébrale » en novembre 2019.
Dans ce contexte, la Grèce et son Premier ministre cherchent à conforter leurs alliances diplomatiques et militaires dans l’éventualité d’une escalade des tensions.
Des ressources naturelles au large de Chypre, source de mésententes
La raison principale de ces tensions, ce sont les hydrocarbures – gaz et pétrole – découverts au large de Chypre ces dernières années et qui aiguisent les appétits de nombreux acteurs régionaux, dont la Turquie, qui souhaiterait obtenir une part du butin.
De plus, le pouvoir du président Erdogan apparait fragilisé, surtout depuis qu’Istanbul, la plus grande ville turque, est passée il y a six mois aux mains de l’opposition. La multiplication, depuis, des interventions extérieures d’Ankara : en Syrie, en Méditerranée et en Libye, ressemblent à autant de tentatives destinées à redorer l’image d’un pouvoir affaibli sur le plan intérieur.
À l’exception des Chypriotes turcs, Ankara dispose en tout cas de peu d’alliés dans la région. Pour gagner en légitimité sur une partie des eaux méditerranéennes, la Turquie a donc signé fin novembre un accord avec le pouvoir libyen, en place à Tripoli. L’accord controversé porte donc sur les frontières maritimes entre deux pays qui ne sont pas voisins.
C’est peu de dire qu’Athènes est vent debout contre cet accord dont la mise en œuvre entrerait en conflit avec sa souveraineté, en particulier dans la région de la Crète.
L'aide française sur le terrain
Par la voix de son ambassadeur à Athènes, la France dénonçait il y a encore deux jours un « pseudo-accord » jugé « nul et non avenu » entre Ankara et Tripoli.
Outre la défense affichée de l’allié grec, Paris, par ailleurs, n’est pas neutre et a aussi des intérêts directs, comme la présence de Total au large de Chypre.
D’où la « stratégie de présence » mise en place ces jours-ci par les autorités françaises en Méditerranée, avec pas moins de trois missions différentes. Et entre autres, la mobilisation du porte-avion à propulsion nucléaire Charles-de-Gaulle, fleuron de la marine française, en guise - en partie - de message aux autorités turques.
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