Chronique des médias

Médias: 700 suppressions d’emplois annoncées

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Serait-ce le confinement, la crise de la publicité qui a suivi, les ventes erratiques du fait de la faillite du distributeur Presstalis ? En une semaine, en tout cas, ce sont plus de 700 suppressions d’emplois dans les médias qui ont été annoncées.

En une semaine, ce sont plus de 700 suppressions d’emplois dans les médias qui ont été annoncées.
En une semaine, ce sont plus de 700 suppressions d’emplois dans les médias qui ont été annoncées. GettyImages/Tom Werner
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Outre les 500 ou 550 déjà attendus à BFMTV et RMC, dont près de 380 en CDI, il faudra compter une soixantaine de postes en moins à Paris Normandie, journal en liquidation racheté par le groupe belge Rossel. De son côté, Le Parisien s’apprête à supprimer 30 postes et neuf éditions départementales en Île-de-France, au grand dam des élus locaux, pour les remplacer par un gros cahier régional. Reworld, spécialiste du digital low cost, renonce à l’hebdomadaire papier Grazia pour se concentrer sur cette marque de presse essentiellement déclinée désormais sur Internet. Il laisse 31 emplois sur le carreau. Et il faudrait aussi citer Paris Turf qui se cherche un repreneur, L’Équipe qui met dans la balance des emplois un plan de performance collective impliquant de réduire les salaires de 10% et d’augmenter la durée du travail ou encore Webedia, le propriétaire d’Allo Ciné ou de Pure Media, qui veut se séparer de 90 postes.

Alors bien sûr, on peut incriminer Presstalis. Ses difficultés pèsent sur de petits titres comme Le 1 d’Éric Fottorino qui voient leur équilibre menacé par ce que leur doit l’entreprise de distribution. Malgré une pétition de 200 chercheurs, le magazine La Recherche projette par exemple de fusionner avec un titre beaucoup plus grand public, Science et Avenir. Avec la chute des recettes publicitaires, c’est une réalité : les petits titres ont été pénalisés par Presstalis et ils cherchent à rejoindre son concurrent, les MLP, les Messageries lyonnaises de presse. Presstalis connaîtra lundi son sort, mais l’on sait déjà qu’elle devra se passer des 512 salariés de deux dépôts de province qui vont être liquidés.

Alors que faire ? On pourrait attendre de la part d’actionnaires comme Patrick Drahi, à BFM et RMC, Bernard Arnault, au Parisien, Marc Ladreit de Lacharrière à Webedia ou la famille Amaury à L’Équipe qu’ils renflouent leurs médias. Mais selon l’économiste Julia Cagé, c’est surtout à l’État de s’emparer du sujet, en payant leur dû aux éditeurs, en accompagnant les départs ou en conditionnant les aides à la presse. Surtout, il faut selon elle garantir le travail des journalistes en les intégrant dans la gouvernance des médias. En attendant le gouvernement, dont on attendait un plan global sur la presse, reste silencieux. Comme s’il était dangereusement impuissant.

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