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Thaïlande: assouplissement des règles en matière de gestation pour autrui (GPA)

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En Thaïlande, le gouvernement prévoit de légaliser à nouveau, après une interdiction de huit ans, la pratique des mères porteuses pour les couples étrangers qui souhaitent avoir des enfants.

En Thaïlande, le gouvernement prévoit de légaliser à nouveau, après une interdiction de huit ans, la pratique des mères porteuses pour les couples étrangers qui souhaitent avoir des enfants. (Photo d'illustration)
En Thaïlande, le gouvernement prévoit de légaliser à nouveau, après une interdiction de huit ans, la pratique des mères porteuses pour les couples étrangers qui souhaitent avoir des enfants. (Photo d'illustration) Getty Images / Tim Hale
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De notre correspondante à Bangkok,

La loi sera examinée par le Parlement courant ce mois de mars selon un haut fonctionnaire du ministère de la Santé. Elle fait partie d’un projet de loi plus large sur la procréation médicalement assistée (PMA) et son ouverture aux couples de même sexe. Aujourd’hui la pratique des mères porteuses (GPA) est réservée aux couples thaïlandais, ou aux Thaïlandais mariés avec des étrangers depuis au moins trois ans. La nouvelle loi permettra aux couples étrangers d’avoir accès à ce service : ils pourront choisir de venir avec une mère porteuse ou d’utiliser une mère porteuse thaïlandaise. Les couples étrangers devront être légalement mariés, quel que soit leur sexe et la législation de leur pays devra garantir des droits à l’enfant à naître. Leur candidature sera soumise à l’appréciation d’un comité gouvernemental.

Avant 2015 la Thaïlande était un centre mondial de PMA et de GPA, et les étrangers étaient nombreux à venir utiliser les services des cliniques de fertilité locale. Mais plusieurs scandales ont poussé le gouvernement à interdire les mères porteuses en février 2015. Il y a d’abord eu l’histoire du petit Gammy, un bébé porteur d’une trisomie 21 qui n’avait pas été détectée par les tests pendant la grossesse. Le couple de parents australiens s’était alors ravisés à la naissance, choisissant de n’emmener avec eux dans leur pays que la sœur jumelle de Gammy, née sans particularité génétique et de laisser son frère aux soins de la mère porteuse thaïlandaise, qui, en l’absence de tout recours, avait alors alerté la presse. Le portrait du petit Gammy en bonnet de naissance avait fait la Une de tous les journaux et son histoire avait particulièrement choqué en Thaïlande.

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La même année, en 2014, les policiers thaïlandais avait trouvé dans un immeuble de la banlieue Nord de Bangkok une dizaine de femmes enceintes d’un même homme, un citoyen japonais père d’une quinzaine d’enfants nés de mère porteuse afin, selon ses propres termes de fonder un « empire commercial ». L’affaire de « l’usine à bébés » avait fini par convaincre les autorités de sévir.

Pourquoi alors réautoriser la GPA pour les couples étrangers ?

La Thaïlande promet d’offrir un cadre législatif plus strict. Il s’agit aussi de tirer parti du savoir-faire médical thaïlandais en matière de traitement de la fertilité et d’attirer les touristes. Le pays tire d’importants revenus du tourisme médical grâce à la qualité de ses infrastructures et de ses médecins. Avant l’interdiction de nombreux couples venus de Chine, où la gestation pour autrui est interdite, venait en Thaïlande dans ce but, le trafic illégal de mères porteuses à destination des clients chinois n’avait d’ailleurs jamais cessé.

À noter également qu’un élément important du paysage législatif sur la santé reproductive a changé depuis 2015 car depuis l’avortement a été légalisé en Thaïlande en 2020.

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