Corée du Sud: le coût exponentiel des mariages ralentit les désirs matrimoniaux des jeunes couples
Publié le :
En Corée du Sud, avoir un enfant hors-mariage devient de plus en plus accepté. Une petite révolution dans cette société très conservatrice où le mariage était jusque-là un prérequis pour fonder une famille. Le moteur de ce changement : le coût important des mariages qui freine les envies matrimoniales des jeunes couples.

Avec notre correspondant à Séoul, Célio Fioretti
C'est un véritable phénomène qu'on appelle ici « la wedding-flation », un néologisme combinant wedding, (« mariage », en anglais) et inflation. En moyenne en 2024, les couples dépensent près de 30 000 euros pour célébrer leur union, bien plus que la moyenne de 12 000 euros en France.
À lire aussi«Les mondes de Yooree»: un podcast RFI sur le système sud-coréen d'adoption forcée
Un investissement d'autant plus important que les mariages coréens ne durent que quelques heures. Une petite cérémonie, un repas et tout le monde plie bagage. Mais la culture coréenne insiste sur un mariage faste avec un grand banquet, une belle salle et plusieurs centaines d'invités - en moyenne entre 200 et 300 -, ce qui fait gonfler l'addition et décourage les jeunes couples avec moins de ressources.
Baisse de 40% des unions célébrées
Est-ce que cela pourrait avoir un effet sur le faible taux de natalité de la Corée du Sud? Si le faible nombre de naissances, le plus bas de monde pour rappel, a plusieurs causes, le mariage en fait bien partie. 97% des enfants coréens naissent après l'union de leurs parents.
Cependant, les mariages, pour leur coût trop élevé, mais aussi tout simplement la difficulté de trouver l'âme sœur, sont en drastique baisse en Corée du Sud. En 10 ans, le nombre d'unions célébrées a diminué de 40 %. Ce qui n'est pas sans conséquence sur le taux de natalité puisqu'en Corée, la culture veut qu'on fonde une famille après le mariage.
La tendance change
Une tendance qui est désormais en train de changer. La société coréenne reste très conservatrice et il est encore mal vu, notamment par les anciennes générations, d'avoir un enfant en dehors du mariage. Mais quand on demande aux jeunes entre 20 et 30 ans, l'opinion change. En 2008, moins de 30% des jeunes de 30 ans se disait favorable à avoir un enfant en dehors du mariage, c'est désormais plus de 40%, d'après un récent sondage.
De même, la vie en concubinage n'est plus perçue comme quelque chose d'inhabituel, près de 80% des femmes de 20 ans souhaitent vivre avec leur partenaire sans se marier, elles étaient seulement 50% en 2008. La tendance change et pourrait s'installer dans le long terme.
À lire aussiCorée du Sud: un couvre-feu contre les touristes, une première à Séoul
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne