Elections en Italie: tous les projecteurs braqués sur l'Émilie-Romagne
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En Émilie-Romagne, quelque 3,5 millions d’électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche 25 janvier pour désigner le président et les conseillers de la région pour une durée de cinq ans. C’est un scrutin local mais aux enjeux nationaux car le chef de la Ligue Matteo Salvini espère ravir à la gauche son plus grand bastion. Ce serait une défaite d’autant plus cinglante pour le Parti démocrate que cette région est un modèle d’excellence pour l’Italie.
de notre correspondante à Rome,
Cette région du nord de l’Italie, au paysage très diversifié, s’étend sur une superficie de 22 000 km2, de la chaîne des Apennins jusqu’à la plaine du Pô. À l’est, elle est bordée par l’Adriatique dont les stations balnéaires, comme celle de Rimini, sont très populaires. L’Émilie-Romagne, qui a pour capitale la ville de Bologne, compte 4,4 millions d’habitants dont la moyenne d’âge est de 45 ans. Cette région est cruciale pour la gauche, depuis l’après-guerre. Car c’est un berceau des partisans qui ont combattu le fascisme et qui lui ont donné une identité collective, fondée sur l’entraide et la solidarité. Donc si le gouvernement local passait de la gauche à l’extrême droite, ce serait un échec historique pour le Parti démocrate, l’héritier du Parti communiste italien qui a su conjuguer développement économique et redistribution sociale.
Un échec qui serait d’autant plus cuisant que l’Émilie- Romagne est toujours considérée comme un modèle de dynamisme et de bon gouvernement
L’Émilie-Romagne est la deuxième région d’Italie la plus prospère, derrière la Lombardie, avec un taux de chômage de 5,3 %, inférieur de 50 % au taux national. Elle est caractérisée par ses nombreux districts industriels qui regroupent des PMI dans des secteurs très divers. L’agroalimentaire, avec en tête la production de parmesan, jambon de Parme et autres charcuteries typiques ; le packaging, les machines-outils, l’automobile autour de Ferrari et Mazzerati, ou encore le biomédical et la céramique. C’est aussi la région qui compte le plus grand nombre de résidents immigrés, soit 12,5 % contre une moyenne nationale de 8,5%.
Si la Ligue a des chances de remporter le scrutin régional, il doit bien y avoir des points faibles ?
Les aspects les plus critiques, sur lesquels Salvini a soufflé le feu durant sa campagne tout terrain, concernent d’un côté les demandeurs d’asile désœuvrés et de l’autre le sentiment d’insécurité. Sur ce point, les statistiques indiquent que six des neuf provinces de la région comptent parmi les 20 provinces d’Italie les plus touchés par la criminalité. Plus précisément vols, violences sexuelles et trafic de stupéfiants. Enfin, la question des taxes pour les petits commerçants, les artisans, les agriculteurs, et la carence en services médicaux dans les zones rurales pourraient aussi faire vaciller la gauche.
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