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Edgar Sekloka, «Musique noire» et prose de combat

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Son album reflète toute la diversité d’un rap en colère. Edgar Sekloka vient de sortir Musique noire, son nouveau disque. Le rappeur, poète et écrivain de 41 ans fait appel à la mémoire de l’esclavage pour dénoncer les aliénations modernes et la domination économique à l’œuvre aussi bien en France qu’en Afrique.

Edgar Sekloka dédicace ses disques et ses livres «au nègre que je suis, parfois libre».
Edgar Sekloka dédicace ses disques et ses livres «au nègre que je suis, parfois libre». Hashka
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Musique noire, c’est le fruit des héritages culturels multiples d’Edgar Sekloka, entre les Hauts-de-Seine, près de Paris, le Bénin et le Cameroun. Musique noire, c’est un aller-retour entre l’hier et l’aujourd’hui, entre la mémoire de l’esclavage et les aliénations modernes, le néolibéralisme ou l’asservissement aux nouvelles technologies. Un système dont Edgar Sekloka a bien conscience de faire partie, malgré lui. « Dans mes romans et dans mes albums, je fais toujours cette dédicace à la fin où je dis toujours au nègre que je suis, parfois libre. Donc, j’ai bien conscience que je suis prisonnier du système que je combats », souligne-t-il.

► À écouter aussi : Egdar Sekloka, invité de l'émission En sol majeur

Edgar Sekloka est aussi poète et écrivain. Sur l’album Musique noire, les textes renouent avec un militantisme aux antipodes du rap « bling-bling ». « Le système a compris que le rap était une manne financière, donc il a médiatisé un certain type de rap qui ne permet pas d’entendre un rap beaucoup plus sociétal, un rap qui résiste, un rap qui dénonce », analyse-t-il.

« Tout est économique », martèle Edgar Sekloka, sur un rap qui se nourrit aussi bien de blues que de zouk. 

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