Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: l'ouverture du Salon de l’Agriculture à Paris

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Emmanuel Macron en visite au Salon de l'Agriculture le 22 février 2020 à Paris.
Emmanuel Macron en visite au Salon de l'Agriculture le 22 février 2020 à Paris. Ludovic Marin / POOL / AFP
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Pour la troisième fois depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron se rend à la rencontre d’un monde agricole qui ne connaît que la crise. Au salon de l’Agriculture, le chef de l’État va bien volontiers sacrifier à la tradition car « Macron veut rassurer le monde paysan en crise », assure « en manchette » Le Figaro, le président part à sa « reconquête », il entend « faire rempart » contre les violences que subissent les paysans. Lesquels occupent toujours une place de choix dans le cœur des Français. Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro et France Info, 88 % d’entre eux ont une « bonne » ou une « très bonne » opinion des agriculteurs, vrai plébiscite qui, d’une année l’autre, ne se dément pas.

Car si « les paysans restent aux yeux des Français les gardiens et les comptables de cette grande chaîne nourricière qui va de la terre à l'assiette et, qui, en France plus qu'ailleurs, touche à quelque chose de sacré, (ils sont aujourd'hui) fragilisés par la remise en cause du budget de la PAC ou les menaces de Trump sur la filière viticole », souligne Le Figaro.

Crise du monde rural, et trompe-l’œil du salon de l’Agriculture qui sacralise ce moment d’amour de la patrie pour ses paysans, avant un retour, bien souvent, à la désespérance.

« Un jour je me suis pendu », lance en Une de Libération un éleveur bovin de 43 ans. « C’était en 2006, j’avais une vie normale d’agriculteur (…) Je me suis tapé des nuits à faire de la compta(bilité), la crise de la vache folle, le boulot dur, les tensions en famille. Et puis j’ai fini au bout d’une corde ! » Fabrice, c’est son prénom, a été sauvé in extremis par un chasseur qui passait par-là et qui l’a décroché à temps de sa potence.

Comme le résume Libération, le monde agricole « n'a pas su négocier le tournant du siècle (…). Il a subi de plein fouet les effets de la mondialisation et des échanges planétaires, de la concurrence à outrance entre distributeurs et de la pression toujours plus forte sur les prix. Beaucoup d'entre eux ont profité du boom de l'agriculture intensive et industrielle et n'ont pas voulu voir la montée irrésistible, au sein d'une grande partie de la population, d'un rejet viscéral des pesticides et de la souffrance animale, et d'une exigence de qualité de plus en plus forte. Résultat, le monde agricole s'est retrouvé coupé du monde urbain, voire rejeté, et il n'a pas compris pourquoi »…

En France encore, c’est fait, l’un des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim a été stoppé définitivement cette nuit. 

Étant rappelé que le second réacteur Fessenheim sera à son tour stoppé définitivement fin juin prochain, non sans une nostalgie toute de lyrisme, le quotidien locale Les Dernières Nouvelles d'Alsace philosophe ce matin sur la ressemblance qu’il discerne entre « l'univers du nucléaire » et « la mythologie la plus ancienne », car la fin des « monstres sacrés » s'y fait « dans les convulsions », remarque-t-il. Se gardant de prendre parti entre les « pour » et les « contre » la fermeture de Fessenheim, « les DNA », comme les Alsaciens appellent ce journal bien implanté dans la région où, depuis 1977, trône en majesté ce fleuron aujourd’hui déchu de la France gaullienne, trouve que la centrale de Fessenheim révèle les conséquences d'une « damnation politique » !

Moins poétique, plus politique, Libération souligne que nous avons assisté cette nuit à un « acte (qui) marque le début de la transition vers les énergies nouvelles » en France, « la plus ancienne des centrales françaises, inaugurée sous Giscard, fermera donc sous le règne de Macron. Une journée de deuil pour Fessenheim (…) Un jour de cendres » pour le groupe électrique national EDF.

Mais un jour marquant « un tournant dans la politique énergétique du pays, complète Libé. (…) Ce samedi donnera à l’inverse le coup d’envoi de la transition énergétique », dont ce quotidien ne dissimule cependant pas la part d’« inconnu  », tout en retenant le « symbole » que représente la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, qui marque le passage « de l’atome à l’atone », formule en Une Libération.

Élection présidentielle, premier tour, aujourd’hui au Togo. Si aucun candidat ne franchit la barre des 50 % des suffrages exprimés, il y aura un second tour. Théoriquement… :

C’est ce qui est prévu par la nouvelle Constitution togolaise, réformée l’an dernier. La présidentielle au Togo ? En ce jour de scrutin, on se gardera ici de rapporter ce qu’en écrit la presse française.

A noter tout de même ce rappel signé Libération : « il y a deux ans, le régime avait été surpris par un vaste mouvement de contestation déclenché à l’initiative du jeune et radical Parti national panafricain. (…) Mais un mélange de répression et de négociations a réussi à éteindre l’incendie ».

Mais ça, c’était avant. Et aujourd’hui, le vote se déroulera hors la présence de la mission d’observation de l’Église, « Justice et paix », qui a été « interdite », mais aussi de l’Union européenne, laquelle n’a « pas été sollicitée », pointe Libé. « Quant à la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote, une demande de l’opposition qui permettrait de comparer les scores affichés sur les 9 389 portes des lieux de vote avec ceux compilés par les autorités, elle a été sèchement refusée », complète ce quotidien.

Reportage du journal Le Figaro à Lomé, capitale du Togo, où « il flotte dans l’air un mélange d’excitation, d’inquiétude et de résilience », et où l’envoyée spéciale de ce quotidien a notamment croisé une Nana Benz « désabusée » ou encore un habitant « sans émotion ». Mais au-delà des clichés sur le Togo, Le Figaro pointe aussi une « amélioration de l’économie en trompe-l’œil pour de nombreux experts, qui pointent les difficultés économiques persistantes de la population, dont 69 % vivent toujours sous le seuil de pauvreté, selon un rapport de la Banque mondiale » alors que le Togo est « à la 130e place sur 180 dans le classement Transparency International des pays les plus corrompus. Dans ces circonstances, beaucoup de gens avouent qu’ils n’iront pas voter et refusent même de donner leur sentiment par peur des représailles », énonce le journal.

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