À la Une: une drôle de Pâques en pleine épidémie de coronavirus
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« Rarement fête de Pâques aura été aussi morose », soupire L'Observateur Paalga au Burkina Faso.
« En Afrique, la veillée pascale, samedi soir, a été cette année virtuelle, partout, constate Aujourd'hui toujours au Burkina. En effet, c’est via les radios ou les télévisions que les ouailles chrétiennes ont pu suivre la célébration de la solennité des solennités. Des cathédrales, basiliques et autres églises désertées, sauf pour les évêques et quelques co-célébrants qui ont dit la messe (…). Ce sont donc des bancs vides et des chaises inoccupées que les caméras ont présenté à Abidjan, Kinshasa, Ouagadougou, Dakar, Douala… » Et partout, pointe encore Aujourd'hui, « presque les mêmes homélies pour d’abord infirmer ceux qui distillent l’information selon laquelle le Covid-19 serait une punition de Dieu, lesquelles homélies ont insisté aussi sur la foi, sur le sens de Pâques qui est le pilier de l’Église, car sans la résurrection du Christ, la foi chrétienne s’écroulerait. »
L'exception burundaise
Des célébrations de Pâques virtuelles donc sur le continent, sauf au Burundi... Oui, note Aujourd'hui, « au pays de Pierre Nkurunziza, ce sont a contrario des églises bondées qui ont célébré cette victoire du Christ sur la mort. Et pour cause, au Burundi, il n’y a ni confinement, ni quarantaine, tout juste fait-on du tapage sur le lavage des mains au savon. Les marchés et autres boutiques restent ouverts et les championnats de foot se poursuivent allègrement. (…) Le dauphin du président Pierre Nkurunziza, le colonel Évariste Ndayishimiye a même parlé de "protection divine" au sujet de la pandémie et la propagande nationale a foi en Dieu qui protège le pays. Le Burundi a enregistré hier tout de même, relève le quotidien ouagalais, son premier décès du coronavirus, et affiche quatre malades, un chiffre qui, il est vrai, reste marginal par rapport aux autres pays d’Afrique. »
Et le site d'information Yaga Burundi d'estimer que le pays « ne s'en tire pas si mal que ça » : « Nous devons d’abord nous soumettre à l’obéissance civile, pointe le site burundais : nous devons tous nous laver les mains très régulièrement, à l’entrée d’un magasin, d’un restaurant, avant de prendre le bus, à l’église, au bar, partout. Et surtout respecter scrupuleusement les gestes barrière. » Après, avant de penser au confinement, il faudrait organiser un dépistage de masse, affirme encore Yaga Burundi. Peut-être, mais les autorités burundaises en ont-elles les moyens ?
RDC : les suites de l'emprisonnement de Vital Kamerhe
À la Une également, en RDC, Vital Kamerhe reste en prison... « Coup de tonnerre sur la scène politique congolaise avant-hier samedi, s'exclame le magazine Enjeux africains. Alors que tout le monde attendait que le directeur de cabinet du chef de l’État recouvre la liberté, même conditionnelle, après son dépôt sous "mandat d’arrêt provisoire" depuis mercredi dernier à la prison de Makala, le verdict est tombé, comme un couperet : le parquet général a ordonné le placement en "détention préventive", pour une durée de quinze jours renouvelable une fois, du patron du cabinet présidentiel. »
Rappelons que Vital Kamerhe est accusé de détournement de fonds publics portant sur plusieurs dizaines de millions de dollars. « Il est détenu au pavillon 8 de la prison de Makala, dans une cellule collective d’au moins seize personnes », pointe Jeune Afrique, qui précise qu'il dispose encore de son téléphone portable et que des proches ont pu lui rendre visite : « Son épouse Hamida Shatur, son assistant personnel Michel Moto, son frère Justin Kamerhe, mais aussi quelques ministres membres de son parti, l’Union pour la nation congolaise. »
Son parti « qui dénonce, relève encore JA, une "humiliation" et une "affaire politique". Du côté du président Tshisekedi, ses proches ont réaffirmé sa volonté de ne pas s’immiscer dans ce dossier "purement" judiciaire. »
Enfin, pointe Afrikarabia, « c’est un pari risqué que tente aujourd’hui Félix Tshisekedi : celui d’entamer le grand ménage de la corruption au Congo. Pour cela, il lui faudra l’appui sans condition de la justice congolaise. Une institution qui pour l’instant n’a pas brillé par son indépendance, et qui reste encore issue des nombreuses années de pouvoir sans partage de Joseph Kabila. Un signal fort de l’indépendance retrouvée de la justice congolaise, estime Afrikarabia, serait la mise en cause de proches de l’ancien chef de l’État, dont un certains nombre sont déjà cités dans de nombreuses affaires de malversations financières, mais qui pour l’instant n’ont jamais été inquiétés. »
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