Maladie de Kawasaki, contagiosité... les enfants plus exposés au coronavirus?
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En France, les enfants reprendront le chemin de l’école à partir du 11 mai dans un cadre sanitaire très précis. L'occasion de faire le point sur le coronavirus et les enfants.

Jusqu’à nouvel ordre les enfants sont toujours peu nombreux à développer des formes graves du virus. Sur les 89 000 personnes hospitalisées en France depuis le début de l’épidémie, il n’y a eu que 125 enfants de moins de 14 ans, 29 sont allés en réanimation et on déplore deux décès.
Au mois d’avril, des pédiatres anglais ont alerté sur un syndrome avec inflammation cardiaque proche de la maladie de Kawasaki qui a touché quelques dizaines d’enfants. Le SARS-CoV-2 -comme d’autres virus- peut déclencher cette maladie, mais le phénomène reste marginal.
Pourtant, on ne sait pas pourquoi les enfants développent des formes moins graves. Ce sont des faits et devant des faits, on émet des hypothèses. Les enfants ont-ils une réponse immunitaire différente ? Véronique Hentgen, pédiatre et virologue, nous éclaire sur le sujet : « Effectivement, les vaccinations ont été mises en avant en disant que le vaccin contre la tuberculose était un facteur protecteur. Il existe une autre hypothèse, étant donné que les enfants abritent très souvent dans leur nez le virus “du rhume”, peut-être que le coronavirus s’y installe plus difficilement. Mais ce ne sont que des hypothèses », rappelle-t-elle.
• Les enfants sont-ils des transmetteurs du coronavirus ?
C’est ce qu’on pensait au départ. Pour beaucoup de virus respiratoires, comme celui de la grippe, les enfants sont souvent porteurs, plus que les adultes et pour des périodes plus longues. C’était vraiment l’hypothèse prédominante quand les écoles ont fermé un peu partout. Puis elle a été contredite par des études scientifiques, et par un cas spectaculaire.
Aux Contamines-Montjoie, premier foyer de l’épidémie en Haute-Savoie, en France, 12 personnes ont été contaminées fin janvier. Parmi elles un enfant de 9 ans qui présentait de légers symptômes. Pendant 10 jours avant que l’alerte soit donnée, il a vécu normalement. Les épidémiologistes ont ensuite retrouvé toutes les personnes avec qui il avait été en contact : 172 au total dont 112 élèves et enseignants, placés en quarantaine. Ce petit garçon n’a transmis le virus à personne, pas même à ses frères.
Ce n’est pas un cas unique. Des chercheurs australiens et islandais ont fait la même observation en menant une étude sur des enfants infectés qui ont continué à aller à l’école et n’ont pas transmis le virus. Et ce que nous dit la science aujourd’hui, c’est que le Covid-19 est une maladie qui se transmet essentiellement d’adulte à adulte. À l’école, le danger serait donc davantage dans la salle des maîtres que dans la cour de récréation.
• Les enfants peuvent-ils reprendre l’école sans risque pour eux ?
On voit bien que la prudence est de mise, et que tout un protocole sanitaire sera mis place dans les écoles pour éviter de relancer l’épidémie. Mais selon Véronique Hentgen, pédiatre et virologue, il est important que les enfants retournent à l’école.
« Ce qu’on sous-estime beaucoup, c’est la conséquence que le confinement peut avoir sur les enfants à long terme. C’est extrêmement anxiogène de rester enfermés à la maison. On a beaucoup culpabilisé les enfants, moi, j’ai des tout petits qui m’ont dit “je ne peux pas faire de bisous à papy et mamie, car je vais le tuer” donc il ne faut pas sous-estimer les conséquences psychosociales du confinement sur les enfants. En respectant un cadre sanitaire, les enfants doivent retourner à l’école », soutient-elle.
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