Chronique des matières premières

Le Covid-19 bouleverse le commerce des céréales

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Moins de consommation de blé en Europe, mais davantage d’exportations vers l’Afrique pour l’alimentation humaine. Plus de consommation de maïs dans les élevages. L’épidémie de coronavirus a modifié les habitudes et le commerce des céréales.

Les exportations de blé dur européen progressent de 42% pour alimenter un commerce très actif en période de confinement, celui des pâtes (+ 5%) (image d'illustration).
Les exportations de blé dur européen progressent de 42% pour alimenter un commerce très actif en période de confinement, celui des pâtes (+ 5%) (image d'illustration). REUTERS/Shamil Zhumatov
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Le Covid-19 a ralenti l’activité des boulangeries et des biscuiteries, artisanales ou industrielles, en Europe, depuis la mise en place du confinement. Mais le blé tendre européen et particulièrement français s’exporte comme jamais, +60% par rapport à la précédente campagne, rapporte FranceAgrimer.

Plus d’achats de blé en Afrique du Nord

Les grands pays importateurs de la rive sud de la Méditerranée font des achats de précaution en ces temps de coronavirus. L’Algérie devrait commander 1 million de tonnes supplémentaires, le Maroc confronté à la sécheresse, prolonge la suspension de ses droits de douane jusqu’en décembre. L’Egypte devrait acheter 13 millions de tonnes. La Chine, même, entre dans le top 5 des destinations du blé européen, qui est aidé par la baisse de l’euro, le faible coût du fret maritime, et la fin des quotas de blé de la mer Noire. Une demande soutenue qui a fait rebondir les cours du blé, alors qu’ils avaient d’abord chuté au début de confinement.

Le maïs déprimé comme le pétrole, rareté des tourteaux de colza

Le Covid a en revanche déprimé les cours du maïs, liés à ceux du pétrole, via l’éthanol, dont la consommation s’est effondrée en même temps que celles des carburants, en particulier aux Etats-Unis, à cause du grand coup de frein dans les transports. Le maïs est donc en ce moment un ingrédient bien moins coûteux que le blé pour l’alimentation du bétail et les fabricants européens se reportent d’ailleurs sur cette céréale, ce qui soutient un peu les prix du maïs sur le Vieux continent. Les fabricants d’alimentation animale ont en revanche de la peine à se fournir en tourteaux de colza, c’est un coproduit du biodiesel, lors de la trituration du colza, et le biodiesel ne se vend plus.

Exportations de blé dur et de pâtes en hausse

Enfin si le malt d’orge voit son commerce réduit de 5% à cause de la chute de la consommation de bière hors foyer, les exportations de blé dur européen progressent de 42% pour alimenter un commerce très actif en période de confinement, celui des pâtes (+ 5%). L’Europe a augmenté ses ventes vers l’Afrique, l’Asie, les Etats-Unis. Mais c’est la Turquie qui est devenue le premier fournisseur mondial de pâtes, avec des exportations record cette année.

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