Le coronavirus menace l’approvisionnement de viande aux États-Unis
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Les employés des abattoirs sont particulièrement touchés par l’épidémie de coronavirus aux États-Unis. Alors que l’approvisionnement des Américains en viande est très perturbé, les exportations record de porc vers la Chine font polémique.

Le 28 avril dernier Donald Trump a ordonné aux abattoirs de rester ouverts malgré l’épidémie galopante de Covid-19 parmi les salariés de cette industrie. Une industrie de la viande qui a mis en place trop tard des mesures de prévention et de protection des employés. Une dizaine de milliers d’entre eux ont été contaminés, une cinquantaine sont morts. « Le pire, a commenté une représentante de l’opposition démocrate, c’est que cette viande n’est pas destinée au marché américain ! »
Un tiers du porc américain exporté au premier trimestre
La polémique est en partie fondée. Jamais les États-Unis n’avaient exporté autant de porc que depuis le début de l’année : 30 % de la production américaine, dont un tiers vers la Chine. Mais l’administration américaine n’aurait jamais pu prévoir, lorsqu’elle a signé l’accord de phase 1 avec Pékin en janvier dernier, qu’une épidémie de Covid-19 bouleverserait toute la filière. Les éleveurs de porcs américains étaient en surproduction, ils avaient besoin d’exporter, l’ouverture du marché chinois était une véritable bénédiction.
Rationnement dans les supermarchés
Aujourd’hui, les consommateurs américains sont rationnés en viande dans les supermarchés. Les achats sont limités à trois articles de viande par client chez Cotsco et d’autres enseignes américaines ont pris des mesures semblables. Les prix ont flambé de 20 %. Un économiste de la banque agricole CoBank a calculé qu’il manquerait 30 % des volumes de viande prévus dans les supermarchés d’ici la fin du mois de mai. Or c’est lors du long week-end de Memorial Day, en l’honneur des soldats américains, marque le coup d’envoi de la saison des barbecues aux États-Unis.
Importations massives de bœuf mexicain
Les abattoirs qui s’étaient mis à exporter des carcasses de porc vers la Chine réorientent en urgence leurs lignes de production pour privilégier la découpe de viande fraîche, de jambon et de bacon pour la consommation américaine. C’est le cas de Smithfield, l’entreprise installée en Virginie, propriété depuis 2013 d’un groupe chinois.
Pour ce qui est du bœuf, 500 000 bêtes n’ayant pu rejoindre les abattoirs américains, les États-Unis se fournissent comme jamais auprès du Mexique, dont les usines sont beaucoup plus nombreuses et disséminées sur le territoire mexicain. Face au Covid-19 le gigantisme des abattoirs aux États-Unis, se révèle être une faiblesse, la concentration de l’industrie américaine a facilité la propagation de l’épidémie.
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