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Le Covid-19 et la mort de George Floyd mettent Donald Trump en difficulté

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Retour l’impact politique aux États-Unis de la crise sanitaire provoquée par la pandémie du nouveau coronavirus, et de la crise raciale qui a suivi la mort de l’Afro-Américain George Floyd. Le positionnement du président Trump sur ces deux crises a-t-il fragilisé sa situation politique, à un peu moins de cinq mois de l’élection présidentielle aux États-Unis ?

Le président américain Donald Trump, le 11 juin 2020 à Dallas, au Texas.
Le président américain Donald Trump, le 11 juin 2020 à Dallas, au Texas. REUTERS/Jonathan Ernst
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À cette question on peut répondre « oui », du moins dans l’immédiat et à en croire les derniers sondages. Qu’il s’agisse de la propagation du Covid-19 dans son pays, ou des manifestations qui ont suivi la mort de l’Afro-Américain George Floyd, qui a agoni pendant près de 9 minutes sous le genou d’un policier, dans les deux cas, Donald Trump a adopté une posture « défensive agressive ».

Pour la crise sanitaire, il y a eu d’abord la dénégation, puis la minimisation de la gravité de l’épidémie. Ce fut enfin la recherche de boucs émissaires, la Chine, l’Europe, et l’Organisation mondiale de la santé. Avec bien sûr ce message simpliste : "je n’y suis pour rien, c’est la faute des autres, et moi je gère au mieux une crise importée".

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« Law and Order »

Face à la résurgence éruptive et massive de la question raciale aux États-Unis, Trump est apparu d’abord embarrassé, condamnant les pillages, mais rendant visite à la famille de George Floyd. Et puis le naturel – et sans doute le calcul politique – est revenu au galop : à cinq mois de la présidentielle du 3 novembre, il s’accroche à un slogan : « Law and Order », « la loi et l’ordre ». 

Un slogan destiné à son électorat et plus précisément au socle de son électorat, les chrétiens évangéliques blancs, essentiellement représentés dans les Etats du Sud – les anciens Etats confédérés et esclavagistes jusqu’à la guerre de Sécession. Pour être réélu le 3 novembre prochain, Donald Trump est persuadé qu’il doit conserver cette stratégie – qui avait si bien fonctionné pour l’un de ses prédécesseurs républicains – Richard Nixon, à l’élection de 1968. 

La popularité de Donald Trump en baisse

En attendant, Trump paye cher dans l’opinion sa gestion des deux crises qui frappent le pays : en trois mois, il a perdu 5 points de popularité, passant de 47 à 42 % de bonnes opinions. Sur les intentions de vote, il est désormais devancé au niveau national de 8 points par son rival démocrate Joe Biden.

Certes, cet échelon n’est pas déterminant aux États-Unis : le jour de l’élection, c’est ce qui se passe dans chaque état qui compte. Mais même là, il semble fragilisé : il est ainsi derrière Biden dans trois États clés qui avaient voté pour lui en 2016, les fameux « swing states » : la Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin.

Mauvaise séquence donc pour le président sortant. Mais bien sûr, il ne s’avoue pas vaincu. Presque 5 mois de campagne, c’est long, et il compte sur un redressement rapide de l’économie pour rafler la mise sur le fil. Ce qui de fait n’est pas impossible : Joe Biden, s’il veut l’emporter, ne doit jamais sous-estimer ce redoutable battant. 

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