À la Une: le discours de politique générale de Jean Castex devant les députés
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« Castex marque son territoire », titre Libération, alors que pour Le Figaro « Castex impose sa marque ». « Jean Castex, une boussole et de nombreux défis », annonce de son côté La Croix. Quant au site d'info Mediapart, il proclame : « Jean Castex, le grand bond en arrière ».
Dans le détail, c'est Le Figaro qui semble le plus séduit. Le journal voit en Jean Castex, un « hussard de la République », dont il salue l'efficacité : « Là où Emmanuel Macron s'exprime de façon alambiquée, et longuement, Jean Castex tranche dans le vif, et rapidement. En soixante minutes, son discours de politique générale a déroulé le plan de bataille des 600 prochains jours qui nous séparent de la présidentielle. Œuvre utile, tant l'intervention du chef de l'État, le 14 juillet, avait été laborieuse. » Décidément, Le Figaro est sous le charme. « Fidèle à la tradition des maître d'école dont il a l'allure, Jean Castex affiche le caractère d'un homme de missions. À lui de les rendre possibles, car il sait qu'il a une obligation de résultat. »
Libération est moins enthousiaste, mais reconnaît tout de même quelques mérites au Premier ministre.
« L’honnêteté », nous dit le journal, « oblige à reconnaître que derrière les mots "territoires", "proximité", "décentralisation", se cache une partie de la réponse au malaise français actuel. Avec deux ans de retard, Jean Castex a prononcé mercredi un discours en forme de réponse à la crise des gilets jaunes et à ce sentiment de déclassement et d’éloignement exprimé à partir de novembre 2018. » Libération qui salue aussi l'habilité de Jean Castex « qui a pris soin de mettre sur la table deux ou trois annonces en faveur des plus défavorisés ou des banlieues, d’insister sur son souci de relancer le dialogue social. Il a surtout affiché une ambition écologique très dans l’air du temps. Castex dans l’air du temps ? On aimerait y croire », conclut le journal...
Mediapart en revanche, n'a pas de mots assez durs pour le chef du gouvernement. Pour le site d'information « le Premier ministre a profité de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale pour faire un bond de quinze ans en arrière. Séparatisme, incivilités, "France du bon sens"... Jean Castex a proposé un pot-pourri du pire de la droite sarkozyste », juge Mediapart, qui poursuit : « Se voulant le défenseur des "territoires" – expression qui ne recouvre rien de bien précis –, le chef du gouvernement a fait un petit tour de France des violences, en citant notamment celles "commises dans les quartiers des Grésilles à Dijon et de Chenôve" et "l’attaque ignoble contre un chauffeur de bus à Bayonne". Deux événements dont on peine à comprendre ce qui les relie, sinon la volonté de jouer avec les peurs. Tous les codes, et a fortiori les caricatures, utilisés par Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’Intérieur sont ressortis. Jean Castex a ainsi fait un bond de 15 ans en arrière. »
La Croix, qui pose une question d'actualité
« Comment honorer les morts du Covid ». C'est la question posée en Une du journal. « Alors que la pandémie sévit toujours, des hommages collectifs sont rendus aux personnes décédées du coronavirus, principalement en Espagne et en Italie », raconte La Croix. « Le nombre des victimes, et surtout la privation de tout rituel pendant le confinement, exacerbent le besoin de célébrer leur souvenir. »
« L'Espagne n'en finit plus de pleurer et de célébrer ses morts », raconte La Croix. « Quel plus bel hommage que celui rendu par le grand quotidien El Païs, aux plus âgés, l'essentiel des victimes, sous le titre : "Comment nous avons perdu la génération qui a changé l'Espagne... ils ont grandi dans l'après-guerre, traversé la dictature, permis l'ascension sociale de leurs enfants et petits-enfants. Leur lutte a cimenté la démocratie". El Païs a publié sur son site Internet, les 28 400 noms des victimes, "accompagnés d'une courte notice biographique". »
Enfin, La Croix cite les propos de la sociologue Gaëlle Clavandier. Elle explique que « les célébrations commémoratives – minute de silence, dépôt de gerbe, discours – permettent de se distancier de la mort, de dénier tout sens au désordre, en le maîtrisant symboliquement. »
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