Reportage international

Espagne: en Catalogne, une rentrée scolaire sur fond de polémique

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C'est au tour du million et demi d’élèves catalans de retourner en cours ce lundi 14 septembre. 8 000 professeurs et personnels éducatifs supplémentaires ont été embauchés dans la région cette année, mais cela n’aide pas à calmer les inquiétudes de certains parents d’élèves qui appellent même à la grève dès aujourd’hui.

En Espagne, la rentrée scolaire se fait par région.
En Espagne, la rentrée scolaire se fait par région. AP/Alvaro Barrientos
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« Les écoles sont prêtes pour ouvrir ce lundi en toute sécurité… » C’est le message que les autorités catalanes répètent inlassablement depuis des semaines afin de tranquilliser des parents inquiets.

Toni Duarte est l’un d’entre eux. Son fils de 9 ans devait faire sa rentrée à Barcelone dans une classe réduite, mais par manque de locaux, ce ne sera finalement pas le cas. « Les autorités nous ont dit que pour le moment on commence comme ça et en fonction de comment cela se passe, ils chercheront un endroit. Ils attendent quoi ? Qu’il y ait des cas dans une classe de 25 et qu’on soit tous de nouveau confinés ? », se demande-t-il.

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« Il n’y a pas assez de sécurité »

Plus d’un million et demi d’élèves catalans reprendront l’école ce lundi. Toni accompagnera son fils la boule au ventre, mais d’autres parents ont décidé de ne pas prendre le risque à cause de mesures de sécurité jugées insuffisantes.

Sesa Camean est porte-parole de l’association « pour une éducation sûre » qui rassemble près de 4 000 familles. Pour elle, « face à ces risques, il n’y a pas assez de sécurité. Je sais que le risque 0 n’existe pas, mais ils ne donnent pas de garanties ! Et ce n’est pas seulement que ma fille soit contaminée, mais aussi qu’elle ramènera le virus à la maison ».

Mère d’un fils gravement malade, elle sait que le virus pourrait engendrer des conséquences dramatiques chez elle. Et, au-delà du risque sanitaire, elle évoque aussi les familles monoparentales et autres parents qui ne pourront cesser de travailler pour garder leurs enfants s’ils sont placés en quarantaine.

« Il y aura des conséquences d’ordre juridiques »

Face à la grève annoncée par l’association, la justice a prévenu : l’absentéisme de ces élèves peut être puni par la loi. María Borrego, procureure, explique : « Ça devient sérieux quand on parle d’absentéisme persistant, volontaire et injustifié. Dans ce cas, il y aura des conséquences d’ordre juridiques alors mon conseil aux parents c’est qu’ils remplissent leurs obligations ».

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De son côté, le ministre régional de l’Éducation Josep Bargalló se défend en insistant sur la sécurité des écoles : « L’école sera le seul endroit où il y aura un "groupe social de contacts" stable, le seul endroit où les normes d’hygiène sanitaires obligatoires seront surveillées en permanence, le seul endroit où personne n’entrera à moins que ce soit nécessaire… et donc en dehors de chez soi, l’école est l’endroit le plus sûr .»

Selon les experts sanitaires, il faudra attendre plusieurs semaines afin d’évaluer l’impact des contagions à l’école et juger de l’efficacité des protocoles d’isolement mis en place.

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