La traite négrière, quinze à trente millions de personnes déportées sur 4 siècles, n’a pas fini de nous interpeller. On en parle aujourd’hui dans Accents d’Europe, et pas seulement pour explorer cette mémoire essentielle, mais pour voir comme cette Histoire impacte notre société.

Jean-François Manicom est notre invité. Photographe, Guadeloupéen, il a été commissaire d’exposition pour le Memorial Acte de Guadeloupe, un grand centre dédié à la mémoire de la traite négrière à Pointe-à-Pitre, il est aujourd’hui conservateur à l’International Slavery museum de Liverpool en Angleterre. Il est aussi membre du Conseil d’orientation de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage.
Deux institutions qui ont vu le jour respectivement en 2015 et 2007. Il a fallu attendre le XXIème siècle pour qu’on s’intéresse enfin à l’Histoire de l’esclavage…
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La question des symboles, elle est importante. Connaître cette histoire, mais aussi traquer ses survivances chargées du poids de la domination. C’est un peu tout cela que fait actuellement un pays comme les Pays-Bas, historiquement un pays esclavagiste incontournable, aux côtés de l’Angleterre, de la France et du Portugal. À Amsterdam, Anne Le Ray.
La France se distingue des autres pays d’Europe par une loi, la loi Taubira dont on fêtera les 20 ans cette année (2021) et qui reconnaît l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Et qui demande que cette histoire soit enseignée dans les écoles.
Il y a eu beaucoup de silences, de non-dits sur l’esclavage. Les manuels d’histoire ont longtemps insisté sur quelques figures abolitionnistes pour parler de l’abolition de l’esclavage, et finalement assez peu des révoltes d’esclaves, des «marronnages» ces esclaves qui prenaient la fuite en forêt.
Au Royaume-Uni, on explore beaucoup les implications économiques de la traite négrière. La révolution industrielle n’aurait sans doute pas été possible sans les immenses profits du commerce de la canne à sucre ; les entreprises commencent à le reconnaître. À Londres, Marie Billon.
Toute l’Europe atlantique, ses ports de Liverpool, Amsterdam, à Lisbonne en passant par Nantes et Bordeaux, a été impliquée dans la traite négrière. Mais, d’autres États comme la Suisse ont aussi leur responsabilité, via les banques et le commerce. Jeremie Lanche est notre correspondant à Genève.
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