Afrique économie

Après le mobile money, Wave déploie ses activités dans les services bancaires

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Jeudi 21 avril, la fintech africaine au pingouin, Wave, a annoncé avoir obtenu de la part de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, une licence d’établissement de monnaie électronique. Une première pour une structure qui n’est ni une banque, ni un opérateur de télécommunication. Quels impacts pour cette désormais licorne valorisée à hauteur de 1,7 milliard de dollars ?

Wave, nouvelle venue dans le mobile monnaie.
Wave, nouvelle venue dans le mobile monnaie. © Wave
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L’obtention de cette licence, c’est une grande fierté, mais aussi un nouvel élan, explique Coura Sène, directrice générale de Wave pour la zone Uemoa.

Dans l’entendement de l’écosystème, il est beaucoup plus facile quand on est une filiale d’une société de télécommunication de réussir dans le mobile money parce que ces filiales de télécom ont déjà la base client. Donc, la tâche est beaucoup plus compliquée pour une fintech qui arrive qui n’est pas la filiale d’une société de télécommunication ni la filiale d’une banque de devoir aller chercher des clients qui ne sont pas encore dans sa base et de pouvoir aussi rassurer la banque partenaire pour pouvoir l’accompagner dans ses propositions au marché. Donc, ça signifie beaucoup d’espoir pour le monde de la fintech que de pouvoir réussir, de pouvoir convaincre les clients, mais aussi la Banque centrale que nous avons notre rôle à jouer en tant que fintech parce que nous savons beaucoup plus innover, nous ne sommes pas limités par beaucoup de choses. Nous ne sommes pas limités par notre société mère pour pouvoir offrir beaucoup mieux en dehors du cadre de la licence de la société mère.

La priorité pour la licorne est de lancer les activités de Wave sous la nouvelle licence avant de lancer ses nouveaux services, explique Coura Sène. « Lancer, mettre sur le marché tous les services qu’on ne pouvait pas aujourd’hui mettre sur le marché comme les cartes de paiement, les transferts avec d’autres banques au-delà de nos banques partenaires, des microcrédits en collaboration avec des instituts de microfinance ou des banques. Et l’épargne aussi. »

Source d’optimisme pour le secteur en Afrique de l’Ouest

La particularité de Wave est de proposer des services gratuits ou à des taux qui défient la concurrence. « Nous baissons les frais pour encourager l’utilisation des services financiers », dit Coura Sène. « Donc, à partir d’un certain seuil d’utilisation de tarifs, l’utilisation des services financiers est fortement encouragée et cela augmente la base clientèle, la base des transactions. Et c’est juste ça, nous restons concentrés sur notre mission qui est de promouvoir l’inclusion financière et pas justement juste de promouvoir l’utilisation des services financiers pour une partie de la population. » 

Pour Digital Africa, une initiative qui soutient les entrepreneurs numériques africains, cette licence est source d’optimisme pour le secteur en Afrique de l’Ouest, comme l’analyse Stéphan-Eloïse Gras, sa directrice exécutive.

Ce que je trouve très intéressant c’est que ça se passe en Afrique de l’ouest. Je pense que ça va aussi servir énormément d’autres secteurs c’est d’ailleurs le propre de la fintech en Afrique c’est qu’elle se développe aussi au service d’autres secteurs comme l’accès à l’énergie comme l’éducation… Au-delà du secteur assurantiel et bancaire. Donc ça, je pense que ça va être vraiment une opportunité assez importante aussi pour des services et des modèles économiques innovants sur de l’accès à l’énergie sur de la santé, l’éducation, etc., en particulier en Afrique de l’Ouest où l’écosystème est un petit peu plus jeune qu’en Afrique de l’Est.

Dans un futur proche, Wave espère obtenir ce même agrément pour opérer au Mali ou au Burkina Faso. Elle espère aussi lancer ses activités au Togo, au Bénin et au Niger.

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