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L'offensive de charme d'Israël en Afrique passe aussi par ses entreprises

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Si l’heure est au réchauffement politique entre Israël et bon nom de pays africains, cette normalisation passe aussi par l’économie. Le colloque organisé mardi 31 mai par l’ambassade d’Israël à Paris met en lumière les opportunités offertes pour les entreprises africaines, mais aussi pour les entreprises israéliennes de ce rapprochement. 

Les échanges commerciaux entre Israël et l’Afrique sont très faibles, inférieurs à 700 millions de dollars par an. (Image d'illustration)
Les échanges commerciaux entre Israël et l’Afrique sont très faibles, inférieurs à 700 millions de dollars par an. (Image d'illustration) © Shutterstock/Ollyy
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Steve Tchoumba dirige au Cameroun Activespaces, le premier réseau d’incubateurs tech du pays. En 2017, il a commencé une coopération avec Israël.

« L’idée est venue d’Israël, par le biais de l’ambassadeur qui est basé au Cameroun et qui nous a dit “Allez voir un peu ce qu’Israël sait faire” », explique Steve Tchoumba. « On a donc commencé à faire des recherches, et on s’est rendu compte qu’Israël c’était, en effet, cette “startup nation” qui s’est développée en partie par le biais des nouvelles technologies. Donc, nous avons commencé à nous y intéresser. Nous avons participé à des formations sur le modèle de l’économie digitale d’Israël », ajoute-t-il.

« Cette coopération est très spécifique »

L’échange de savoir-faire et la formation, voilà ce qu’Israël propose en premier lieu à ses partenaires africains, détaille Simon Seroussi, le porte-parole de l’ambassade d’Israël à Paris. 

La coopération entre Israël et l’Afrique n’est pas de la même envergure que celle que l’on peut voir en France ou dans d’autres pays européens. Nous avons la modestie de dire que nous ne sommes pas au même niveau, déjà parce que nous sommes un pays bien moins important. Cependant, cette coopération est très spécifique. Ce n’est pas une coopération qui se fait avec des investissements, il a une partie principale qui est de la formation. Et c’est le cas depuis les années 1960 en fait. On s’est spécialisé là-dessus. Nous avons une agence de développement qui s’appelle Mashav, et qui est énorme en termes de formations données à de jeunes professionnels du monde entier et en particulier à de jeunes Africains (car cette agence de développement travaille à 40 % sur le continent africain). Il y a des dizaines de milliers de professionnels africains formés en Israël dans le domaine de l’agriculture et, de plus en plus, dans celui de la tech.

Nouveaux débouchés 

Du côté des entreprises israéliennes, l’Afrique est perçue comme une opportunité de nouveaux débouchés. Ainsi, Simon Schwall a créé une startup en Israël pour la tourner immédiatement vers le marché de l’assurance agricole au Sahel.

« Le marché israélien n’est pas très grand, les marchés européen et américain sont déjà très bien couverts avec beaucoup de “solutions”, alors qu’en Afrique, nous avons des centaines de millions d’agriculteurs qui ont besoin de sécuriser leurs revenus et qui n’ont pas de solutions. Donc, même si leur pouvoir d’achat n’est pas élevé, leur simple nombre et l’absence de solutions font que c’est une opportunité énorme pour une startup de développer quelque chose de nouveau. Donc, nous avons vu une plus grosse opportunité en Afrique qu’ailleurs dans le monde. »

Une opportunité en devenir pour les entreprises israéliennes. Actuellement, les échanges commerciaux avec l’Afrique sont très faibles, inférieurs à 700 millions de dollars par an. 

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