Glo Djigbé, la nouvelle zone économique spéciale du Bénin
Publié le :
Cette semaine, Afrique économie part à la découverte des transformations systémiques de l’économie béninoise. Aujourd’hui, visite de la zone économique spéciale de Glo Djigbé, le projet phare du président Talon. 1600 hectares aménagés pour les industries de transformation et de production.

L’avenir économique du Bénin se joue à 45 kilomètres de Cotonou, dans la zone économique de Glo Djigbé. Et plus précisément sous un hangar où de jeunes Béninois apprennent la couture sous la houlette d’instructeurs indiens. « J’étais un profane du domaine, je ne maîtrisais rien, raconteSeni Alabidjanio. Mais depuis que j’ai mis les pieds ici, on m’a appris le b.a.-ba de la couture. Désormais, je suis capable de confectionner moi seul un polo t-shirt et un polo simple. Je suis certain que je serai recruté ici et que j’aurai un emploi stable. »
Implanter des industries de transformation
Seni Alabidjanio n’est pas seul. Comme lui, 500 filles et garçons sont assis derrière une machine à coudre. La Sipi, la société qui gère la zone de Glo Djigbé, a entrepris de former la main-d'œuvre appelée à être embauchée par les sociétés de textile qui vont s’installer sur place. Le Bénin est l’un des premiers producteurs africains de coton et entend tirer un meilleur profit de son or blanc.
« Aujourd’hui, les 765 000 tonnes de coton produit au Bénin sont vendues à peu près à 400 millions de dollars, indique Létondji Beheton, le directeur général de la Sipi. Alors si nous transformons tout ce coton ici au Bénin avec les usines intégrées de textile et les usines de confection, cela va générer à peu près 6,3 milliards de dollars. C’est énorme ».
La zone industrielle de Glo Djigbé, c’est le pari systémique des autorités béninoises. Sur 1 600 hectares, l’État installe les infrastructures nécessaires pour que les industries de transformation s’y implantent. Que ce soit dans le textile, la transformation de la cajou, l’assemblage de motos ou la production de jus de fruits.
« Un investisseur qui vient au Bénin ne va plus dans aucun ministère, assure Laurent Gangbès, l’un des pères du projet et directeur général de l’Apiex (Agence de promotion des investissements et des exportations). Tout est fait dans la zone, toutes les autorisations lui sont délivrées dans la zone. Il vient, il dépose et c’est l’administration qui est ici, sous l’autorité de l’Apiex, qui lui donne les autorisations ».
Une zone économique à 164 milliards de francs CFA
Trente-deux entreprises ont déjà réservé un emplacement, et rien que pour la filière textile, l’Apiex espère 150 000 emplois. Mais Laurent Gangbès ne veut pas reproduire les erreurs des Éthiopiens, qui ont tout misé sur une main-d'œuvre à bas coût. Les investisseurs, dit-il, devront « faire du social » : « Lorsqu’ils produisent ici pour l’exportation, ils ne paient aucune taxe, aucun impôt, aucun droit de douane. Et ces avantages doivent les pousser à en redistribuer une partie dans le social. Ce que nous voulons, c’est faire de Glo Djigbé un modèle en matière de zone. » Un modèle qui a un coût : 164 milliards de francs CFA pour la première phase, déboursés par l’État pour un tiers et par l’opérateur, la société Arise, pour les deux autres.
Devant la superbe maquette de la zone industrielle qui trône à l’entrée du site, Laurent Gangbès et Létondji Beheton rêvent d’un développement accéléré du Bénin. L’inauguration de la zone de Glo Djigbé est prévue à l’automne prochain.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne