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Congo-Brazzaville: les communautés veulent sortir de la dépendance de la viande de brousse

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Vendre la viande de brousse a toujours été la principale activité génératrice de revenus pour les communautés de Kabo, localité située dans la périphérie du parc de Nouabalé Ndoki, dans le département de la Sangha, au nord du Congo-Brazzaville. Désormais, l’Agence américaine de développement international (Usaid) mène dans cette zone un projet permettant aux bénéficiaires de diversifier leurs activités et revenus.

Une femme entourée de moutons dans sa bergerie, à Kabo, au Congo-Brazzaville.
Une femme entourée de moutons dans sa bergerie, à Kabo, au Congo-Brazzaville. © Loïcia Martial / RFI
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De notre envoyé spécial à Kabo,

Ce matin dans les rues de Kabo le nombre de moutons et de chèvres, lâchés par leurs bergers, à la recherche de pâturages, est impressionnant.

Plusieurs heures plus tard, nous retrouvons au moins une quarantaine de têtes dans la bergerie de Christelle, une femme de 34 ans. Elle est dans un micro-projet qui a bénéficié de l’appui technique du projet de diversification des revenus de l’Usaid.

« Notre première préoccupation est de changer les habitudes alimentaires : au lieu de consommer seulement la viande de brousse, les gens peuvent manger également du mouton ou du poulet […] Les gens ne se désintéressent pas encore trop de la viande de brousse. C’est un début [pour nous, les éleveurs]. Il faut attendre au moins dix ans », affirme-t-elle.

Pas de prix fixe

C’est juste une épave d’un congélateur qui sépare la bergerie et le poulailler de Christelle, dans la cour arrière de sa maison. Citoyen d’origine sénégalaise, installé à Kabo depuis 20 ans, Boubou Ndiaye élève également les moutons.

« Nos prix de vente dépendent de la grandeur des bêtes. Il y a certains mâles qu’on peut vendre à 60 000 francs CFA (91,40 euros). Certaines femelles reviennent à 45 000 francs CFA (68 euros) ou 40 000 francs CFA (60 euros). Il n’y a pas un prix fixe. Quand il y a la Tabaski, c’est une opportunité pour nous de vendre plus de moutons », témoigne-t-il. À côté, Boubou Ndiaye fabrique du pain local et s’intéresse aussi à la culture du cacao.

« Aider les communautés à mieux se prendre en charge »

Mohamed Ali Boucka Mouity, un des animateurs du projet de diversification des revenus de l’Usaid nous dégage son intérêt. « Notre objectif, c’est réduire le commerce de la viande de brousse. Dans ce cas, il faut des activités alternatives pour aider les communautés à mieux se prendre en charge », indique-t-il.

Dans la zone de Kabo, les animateurs de projets qui travaillent à limiter la pression sur la faune, multiplient les initiatives pour concilier conservation et sécurité alimentaire. Fortuné Iyengué est conseiller technique principal du Progepp, Projet de gestion des écosystèmes périphériques du parc de Nouabalé Ndoki. « C’est vrai qu’on a souvent reproché aux acteurs de la conservation de se limiter seulement à la conservation. Maintenant, on s’est dit qu’en travaillant avec les communautés, il faut les activités alternatives. C’est quelque chose de bienvenu pour que les communautés puissent souffler », relève-t-il.

Dans la périphérie du parc de Noubalé Ndoki, les conservateurs estiment que le niveau du braconnage a un peu baissé depuis l’inscription de ce site sur la liste du patrimoine mondial en 2012.

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