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Waspito, MyDawa... ces start-ups africaines qui font le pari de l'e-santé

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En Afrique, près de la moitié des citoyens (48%) soit environ 672 millions de personnes n'ont toujours pas accès aux soins de santé essentiels selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Pour répondre à cette problématique, de plus en plus de start-up africaines font donc le pari de l'e-santé. En Afrique francophone comme anglophone, ce secteur est en pleine expansion. Illustration avec deux start-ups - Waspito et MyDawa - venues présenter leurs solutions innovantes à Paris. C'était début juin, à l'occasion du VivaTech, le plus grand salon d'Europe dédié à l'innovation et aux nouvelles technologies.

Capture d'écran du site Waspito.
Capture d'écran du site Waspito. © https://www.waspito.com/
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Avoir accès à un médecin en un clic, c'est ce que propose Waspito, une plateforme de télémédecine lancée par la start-up camerounaise du même nom. « Disons qu'à 2h00 du matin, vous vous réveillez avec des maux de tête sans fin. Vous allez sur l'application, vous consultez le docteur que vous voulez. C'est tout. Ça se passe en cinq minutes. Vous n'avez pas besoin de prendre le taxi ou d'appeler un numéro. C'est direct, ça fonctionne 24h/24. Vous parlez avec le docteur, vous faites une consultation. Et puis, le problème est réglé. C'est tout », explique Walters Fossung, responsable de l'équipe basée à Paris.

« La douleur à laquelle j'ai fait face, ce n'est pas quelque chose que j'aimerais voir arriver à d'autres personnes »

Lancée en 2020, Waspito dispose aujourd'hui d'un réseau de plus de 800 médecins, au Cameroun, en Côte d'Ivoire, et prochainement, au Sénégal. Une aventure entrepreneuriale partie d'un drame familial, raconte son fondateur, le Camerounais Jean Lobe. « En 2017, j'ai perdu mon père. Il a eu une crise cardiaque dans une petite ville du Cameroun. Il n'y avait pas de cardiologue. Quand on le transportait vers là où il y avait un cardiologue, il est mort en chemin. Je me suis dit : la douleur à laquelle j'ai fait face, ce n'est pas quelque chose que j'aimerais voir arriver à d'autres personnes. Donc je me suis dit :  "ok je vais travailler avec les médecins pour améliorer l'accès aux soins de santé". Parce que j'ai compris qu'il y a 500 millions d'Africains qui doivent voyager pour voir un médecin. Et beaucoup d'entre eux meurent en chemin, comme mon père. »

La plateforme connecte également les patients à des laboratoires et des pharmacies, pour des prélèvements à domicile ou la livraison de médicaments. Des services similaires à ceux proposés par MyDawa, une start-up lancée il y a six ans au Kenya, aujourd'hui dirigée par Priscilla Muhiu. « Si vous allez sur notre plateforme, vous y trouverez des vitamines, des médicaments en vente libre. Nous avons aussi des produits de beauté, car tout est lié au bien-être physique. Nous voulons vous permettre de vous sentir bien, de prendre soin de vous. C'est pourquoi nous fournissons des informations et des produits qui vous permettront de prendre le contrôle de votre parcours de santé », explique-t-elle.

Prochain pays dans lequel MyDawa souhaite lancer ses activités, l'Ouganda. La start-up se dit aussi intéressée par les marchés marocain et angolais. Signe que l'e-santé gagne du terrain en Afrique, en particulier depuis la pandémie de Covid-19. Selon la plateforme spécialisée Disrupt Africa, la santé numérique est le 3etroisièmeme secteur d'activité dans lequel les start-ups africaines ont obtenu le plus de financements en 2022.

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