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RDC: des foyers améliorés pour réduire l’impact environnemental

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En RDC, de nombreux ménages utilisent encore le charbon de bois, appelé makala, pour se chauffer et faire la cuisine. C’est le cas notamment à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, qui se trouve au cœur des forêts du bassin du Congo. Ces forêts sont considérées aujourd’hui comme un acteur majeur de la lutte contre le changement climatique, sauf qu’elles sont menacées par la déforestation, notamment du fait de la fabrication de ce makala. Un projet, financé en partie par l’Union européenne, s’est donné pour objectif de réduire son impact en développant l’utilisation des foyers améliorés.

À Kisangani, au nord-est de la RDC, la petite entreprise Jiko Butembo fabrique désormais des foyers améliorés en céramique pour la cuisson au makala, octobre 2022.
À Kisangani, au nord-est de la RDC, la petite entreprise Jiko Butembo fabrique désormais des foyers améliorés en céramique pour la cuisson au makala, octobre 2022. © Paulina Zidi / RFI
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De notre envoyée spéciale à Kisangani,

Au centre de Kisangani, Safi vient d'ouvrir sa boutique de foyers améliorés. « On a fait ça comme des fours, c’est un double foyer et c’est très performant », assure Safi. 

« Très performant », cela veut dire qu'ils nécessitent moins de charbon de bois que les foyers en taule. Le magasin de Safi est fourni par plusieurs fabricants de Kisangani, soutenus par le projet du Cifor, le Centre international pour la recherche forestière. Un projet qu’encadre George Mumbere, expert scientifique. « Ici, nous sommes devant l’entreprise Giko Butembo. C’est l’une des entreprises qui a été sélectionnée par le projet dans la production de foyers améliorés », indique-t-il.

Réduire la consommation de charbon de bois 

L’idée de ses foyers améliorés, c'est d’augmenter l’efficience énergétique au niveau des ménages d’au moins 20%. L'objectif est de réduire la consommation de charbon de bois et donc la pression sur la forêt environnante, mais aussi permettre aux ménages de faire des économies. 

« Donc ça, c’est le four à céramique. Ils commencent d’abord par fabriquer les céramiques et quand les céramiques sont sèches, ils les mettent dans le four et allument le feu », explique George Mumbere. « Leur céramique est fabriquée à base d’argile et dans cette argile, ils ajoutent un peu de sciure de bois pour donner de la résistance et ils ajoutent aussi du sable pour doser le taux d’argile dans le mélange. » 

Un coût plus élevé qu'un foyer traditionnel

Et c’est cette céramique qui fait toute la différence. Les foyers classiques en taule ont une forte déperdition. Cette céramique au contraire avec son effet d'inertie garde la chaleur, l’amplifie et nécessite donc moins de combustible.

« Là, il y a encore un autre ménage qui utilise un foyer amélioré », indique George Mumbere, à l'arrivée d'Aziza. Elle utilise depuis plusieurs années maintenant ce type de four qu'elle s'est décidée à acheter après avoir visité l'atelier de fabrication. « Ces foyers, on les utilise, car ils aident beaucoup. On met une petite quantité de combustible et ça cuit facilement le repas », raconte Aziza.

Ce type de four a bien sûr un coût, en moyenne, il est deux fois plus élevé que pour un foyer traditionnel. Une dépense qui, selon George, est rentabilisée en tout juste un ou deux mois d’utilisation.

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