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En RDC, un appui de la FAO pour relancer l’agriculture au Katanga

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La FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, investit 4,5 millions de dollars pour aider les agriculteurs du Katanga à améliorer leur production et réduire leur dépendance aux importations. Financé par l’Allemagne dans le cadre d’un programme de restauration forestière couvrant 34 pays africains, ce projet vise à promouvoir des pratiques agricoles durables et à renforcer la sécurité alimentaire dans la région.

Au Katanga, en RDC, l’épuisement des sols et la pollution liée aux activités minières ont réduit les rendements agricoles. La région va recevoir une aide de la FAO.
Au Katanga, en RDC, l’épuisement des sols et la pollution liée aux activités minières ont réduit les rendements agricoles. La région va recevoir une aide de la FAO. © Westend61 / Getty Images
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De notre correspondante à Lubumbashi,

Dix communautés paysannes, soit plus de 1 000 agriculteurs, bénéficieront d’un appui technique et financier. L’une des priorités est l’introduction de semences améliorées, comme l’explique Henri-Paul Eloma, chargé de programme à la FAO : « La première opération, c’est donner aux paysans de la bonne semence. Car la plupart des cultures que nous avons dans notre pays, les semences datent de 30, 40 ou 50 ans. Donc, la semence a dégénéré. La deuxième technique, c’est utiliser ce qu’on appelle l’agriculture de conservation. On fait très rarement le labour. Et si on doit utiliser des fertilisants, ce sont des bio fertilisants ainsi que de bio pesticides. »

D’une agriculture de survie à un modèle rentable

Au Katanga, en RDC, l’épuisement des sols et la pollution liée aux activités minières ont également réduit les rendements agricoles. Barthélemy Lutumba, agriculteur dans le village de Katanga, témoigne : « Là où nous pratiquons l’agriculture de conservation, le rendement est encore faible, car la terre n’est pas fertile. Sur 1 hectare, nous produisons entre 1,5 tonne et 2 tonnes de maïs, tandis que ceux qui utilisent de l’engrais chimique récoltent jusqu’à 3,5 tonnes. »

Au nord-est de Lubumbashi, sur l’axe Kasenga, des paysans de cinq villages espèrent passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture commerciale. Stéphane Banza, coordonnateur de l’ONG Action pour la protection de la nature et des peuples autochtones du Katanga, souligne l’importance du projet : « Il y aura la création de 100 micro-entreprises qui seront soutenues financièrement. Certains vont se lancer dans l’agriculture sur de grandes étendues à haut rendement. »

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De la terre aux marchés : une filière à structurer

Le projet ne se limite pas à l’agriculture. Il soutient également la transformation, la conservation et la commercialisation des produits forestiers. Charles Tsheye, agronome et point focal de la foresterie communautaire à Lubumbashi, précise : « Il y a ceux qui récoltent des champignons, ceux qui produisent du miel, ceux qui récoltent des fruits sauvages… On va les aider à transformer leurs produits, à les certifier et à créer des marchés. »

L’initiative prévoit aussi d’accompagner des petits éleveurs et des producteurs de charbon de bois durable. Grâce à cet appui, les paysans du Katanga pourront améliorer leur production tout en adoptant des pratiques respectueuses de l’environnement.

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