Maya Noël, une spécialiste du recrutement à la tête de France Digitale

Maya Noël est la directrice générale de France Digitale, première organisation de « start-ups » en Europe. Créée en 2012, dans la foulée du mouvement des Pigeons, qui dénonçaient l'augmentation des taxes des entreprises, l’association parisienne représente plus de 1 800 « start-ups » et investisseurs français.

Maya Noël, Directrice générale de France Digitale, lors du France Digitale Day 2021. © Anna Ellouk

Maya Noël prend les rênes de France Digitale alors qu’un vent de folie souffle sur les start-ups du numérique. En septembre 2021, deux entreprises, Sorare (spécialisée dans les cartes NFT) et Mirakl, ont levé à elles deux, 1 milliard d’euros en seulement deux jours. Aujourd’hui, le digital représente 7 milliards d'euros de chiffre d’affaires en 2020 et 500 000 emplois directs sur le territoire.

Un climat favorable pour cette franco-thaïlandaise de 34 ans, qui ambitionne de faire de ces start-ups de futurs champions européens du numérique. 

« L’enjeu quand on parle de champions c’est d’arriver à passer à l’échelle supérieure, explique-t-elle, à transformer l’essai, avec tous les fonds qu’on arrive à lever, pour créer des entreprises qui vont réussir à concurrencer des géants mondiaux, on pense notamment aux Gafam. Et ce qui nous manque concrètement c’est cette capacité à exécuter derrière. Le premier frein qui est mis en avant par nos start-ups, c’est notamment la possibilité de recruter les bons talents qui vont nous permettre d’attaquer de nouveaux marchés pour faire grossir le chiffre d’affaires et donc la puissance économique de ces entreprises. », assure-t-elle.

Recherche des nouveaux talents

Rechercher de nouveaux talents dans le numérique, Maya Noël s’y est attelé dès le début de sa carrière en 2012. Un hasard qui a bien fait les choses et l’a amenée, deux ans plus tard, à fonder YBorder, une plateforme de recrutement. Elle était alors membre de France Digitale.

Elle revient sur ses débuts : « J’ai fait une école de commerce avec l’idée de monter mon entreprise, raconte-t-elle. J’ai des parents qui sont entrepreneurs et je suis quelqu’un d’assez volontaire. J’ai senti qu’il fallait aller dans le numérique et j'ai commencé, grâce à un ami qui montait un cabinet de recrutement dans ce secteur-là. Je me suis dit que c’était l’occasion de découvrir tout cela. En parallèle, j’ai découvert le recrutement et les ressources humaines et j’ai découvert à quel point c’était un rôle stratégique pour la croissance d’une entreprise. Je me suis passionnée pour le sujet et c’est un peu comme cela que le parcours s’est fait. »

Valoriser l'image des start-ups

En 2019, cette militante d’une plus grande diversité au sein des entreprises rejoint France Digitale. Elle y créé une antenne dédiée au recrutement dans les start-ups. Le but est de valoriser leur image pour attirer de futurs collaborateurs, face à la concurrence des géants du numériques, les groupes américains notamment, qui investissent cinq fois plus dans les start-ups que les Européens. Maya Noël développe des partenariats entre les start-ups et les grandes structures comme la Française des jeux (FDJ), le Crédit mutuel, ou encore Valéo. Aujourd’hui, cette femme avenante monte en puissance au sein de l’association.

D'après, Frédéric Mazella, co-président de France Digitale et fondateur de Blablacar, « c’est le caractère entrepreneurial et l’attention pour la problématique des talents de Maya et évidemment son parcours au sein de France Digitale depuis plus de deux ans maintenant qui nous a décidé à faire en sorte qu'elle prenne les rênes de la direction générale de France digitale. Elle est calme, visionnaire, persévérante et est aussi très empathique. C’est quelqu’un avec qui on aime bien travailler car elle s’arrange pour que tout se passe bien. »

De nombreux défis attendent Maya Noël pour que France Digitale devienne un acteur incontournable de l'écosystème tech en France et en Europe. Une mission qu’elle devra accomplir en élevant deux jeunes enfants et en préparant des petits plats raffinés, une passion pour la cuisine héritée de sa mère qui était cheffe restauratrice.