Le milliardaire japonais Yusaku Maezawa à la conquête de l’espace
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Le milliardaire japonais Yusaku Maezawa qui a fait sa fortune dans la mode en ligne n'a plus les pieds sur terre ! Il a décollé mercredi 8 décembre à bord de la fusée russe Soyouz, pour la Station spatiale internationale (ISS), à 400 kilomètres de la terre, où il va séjourner dix jours.
« C’est un vrai défi pour moi, mais je pense qu’il est important de réaliser ses rêves. Peu importe lesquels. Je veux être une inspiration pour les autres. » explique Yusaku Maezawa sur sa chaine Youtube. Après des mois d’entrainement, cet homme menu au sourire malicieux, s’aventure dans l’espace avec la fougue d’un enfant. Cette mission spatiale, une première étape, pour la coquette somme de 30 millions d’euros, avant de faire le tour de la Lune avec la fusée Space X d’ici deux ans…
Mais pourquoi la Lune ? « Il y a trois raisons, détaille Yusaku Maezawa : d’abord la curiosité, vivre quelque chose de nouveau et aller là où je ne suis jamais allé. Deuxièmement, je veux voir à quel point la planète terre est fantastique. Enfin, je veux réaliser à quel point je suis petit, insignifiant, comprendre qu’il faut que je travaille encore plus dur pour que je m’accomplisse encore davantage. J’ai peur, mais ma curiosité est plus forte que ma peur. »
« MZ » pour les intimes deviendra peut-être un des premiers voyageurs lunaires avec le tout aussi excentrique Elon Musk si, bien sûr, sa fusée est au point d’ici là.
Le patron de Tesla et de Space X se dit confiant sur la chaine Youtube du milliardaire japonais où il se montre portant fièrement Yusaku Maezawa sur les épaules ! « Je suis sûr que nous allons atteindre le niveau orbital avec Starship avant 2023. C'est prometteur. Yusaku Maezawa offre des places à bord de la fusée à des artistes, des créateurs. Il veut partager cette l’expérience avec tout le monde. »
Le tourisme spatial, un défi coûteux et complexe, mais plus accessible physiquement qu’on pourrait se l’imaginer.
Christophe Bonnal, chercheur au Centre national des études spatiales explique : « L’orbital c’est vraiment très simple car les accélérations sont relativement faibles. C’est comparable aux manèges de la foire du Trône. Donc on vérifie que vous êtes en bonne santé, on vérifie que vous ne risquez pas de faire un malaise cardiaque au milieu, et c’est tout. Après, on vous fait essayer les conditions dans lesquelles vous allez vous retrouver. Par exemple le 3 G, le 3 G c’est la foire du Trône. On vous met également sur un siège où on vous sangle bien de partout et qui après peu tourner dans toutes les directions. Ca, il parait que c’est quand même très désarçonnant, mais ce n’est pas la fin du monde. »
Rien ne prédestinait pourtant ce japonais fantasque dans un pays où les hommes d’affaires ont un tempérament plus feutré, à pareille existence
Né il y a 46 ans à Kamagaya, dans la préfecture de Chiba, il se passionne pour le Punk rock et crée le groupe Switch Style avec ses camarades de lycée. Il ne fait pas d’études supérieures, mais part aux États-Unis avec sa petite amie américaine. Il y collectionne des CDs et des enregistrements, qu’il vend ensuite à son retour au Japon en 1995. De là, nait Star Today sa première entreprise. Puis, il lance en 2004 le site de mode en ligne ZozoTown, aujourd’hui leader au Japon et côté à la bourse de Tokyo. Il crée ensuite Zozo, une marque de vêtements sur mesure. Employeur apprécié, cet amateur de golf impose des journées de six heures maximum à ses employés pour qu’ils puissent passer du temps en famille.
Ce père de trois enfants, de deux femmes différentes, est aussi un grand collectionneur d’art contemporain. En 2017, il achète aux enchères son troisième tableau de Jean-Michel Basquiat pour un prix record de 110,5 millions de dollars. « C’est ma peinture préférée de Jean-Michel Basquiat. Quand je l’ai vue j’ai failli pleurer devant la puissance et la forte émotion qui s’en dégage.» raconte-t-il.
Dix-huitième fortune du Japon, Yusaku Maezawa possède aussi des toiles de Pablo Picasso, Andy Warhol ou encore d’Alexander Calder. Des œuvres qu’il a voulu rendre accessibles au grand public grâce à sa fondation d’art contemporain à Tokyo.
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