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Afrique du Sud: Mpumi Zikalala, à la tête de Kumba Iron Ore, dans un contexte difficile

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Début janvier 2022, c’est une femme qui a pris la tête de l’un des plus gros business de minerai de fer d’Afrique. La compagnie Anglo American a nommé Mpumi Zikalala directrice générale de Kumba Iron Ore, en Afrique du Sud. A 43 ans, elle a pris la tête d’un secteur qui cette année a connu des difficultés.

Après De Beers, Mpumi Zikalala devient PDG du groupe Anglo American Kumba Iron Ore.
Après De Beers, Mpumi Zikalala devient PDG du groupe Anglo American Kumba Iron Ore. © debeersgroup.com
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Mpumi Zikalala s’est faite remarquer par l’engagement de son parcours dans la défense des droits des femmes et des minorités. Elle préside notamment le forum du secteur privé du conseil national sud-africain sur le sida. Détentrice d’une licence d’ingénieur chimiste, elle devient la première femme directrice générale chez De Beers, avant de prendre la tête de Kumba Iron Ore.

 « En tant que dirigeante noire, mon souhait est que notre société adopte pleinement l'inclusion et la diversité et qu'il existe un espace où chaque personne se sentira valorisée pour ce qu'elle apporte », explique t-elle.

A peine nommée, Mpumi Zikalala doit faire face à la baisse de la production de près de 10% comparé à l’année passée. Différents facteurs internes à l’Afrique du Sud explique cette situation. Elle les détaille sur SABC, la chaîne de télévision nationale. « Premièrement, nous avons connu des niveaux de pluie très élevés au premier trimestre. Deuxièmement, nous avons également ralenti notre production suite à une intervention de sécurité. Pour nous, la sécurité est une valeur essentielle. Donc oui, notre production était en baisse mais nous sommes prêts désormais pour conduire des opérations stables et efficaces. »

Les inondations du début d’année et la grève à Transet, spécialiste du fret, ont contribué au ralentissement des activités dans le pays. Un ralentissement général du secteur minier sud-africain qui a des conséquences sur l’économie du pays, détaille l’économiste Dick Forslund, économiste et chercheur, Alternative information and developement Center. « La production minière est dans une tendance à la baisse depuis de nombreuses années, tant en termes d'emploi que de valeur ajoutée à l'économie. La production industrielle en Afrique du Sud que l’on prenne la construction, le secteur manufacturier, minier, etc. la contribution au PIB de tous ces secteurs industriels à l'économie réelle est plus faible aujourd’hui qu'elle ne l'était en 2015. »

Baisse mondiale de la production et des prix de l’acier...

Une baisse mondiale de la production et des prix de l’acier mais également du fer, du nickel ou de l’aluminium… comme nous le détaille Jean-Paul Mermet, spécialiste de ces marchés : « Les usines ont mis des plus values d'énergie considérables. L'activité économique n’est pas bonne de façon globale. Il n’y a qu’aux États-Unis que ça marche. Les Chinois ont ralenti. Et finalement les baisses de production n'ont pas compensé. La demande n’est pas là. Avec une consommation d'acier nettement inférieure par rapport à ce qui se passait avant dans le domaine industriel, de la métallurgie, dans l’automobile. En Allemagne les constructeurs ont ralenti leur demande de métallurgique de d'acier et d'aluminium de de cuivre de façon considérable il n'y a pas de marché. Donc tout ça fait qu’il y a une inversion. »

Covid, hausse des coûts de l’énergie, perturbation des chaînes d’approvisionnement ont également joué un rôle dans cette tendance.

L'acier, c'est encore l'avenir

Cependant Mpumi Zikalala ne se laisse pas abattre et préfère parier sur l’avenir…C’est ce qu’elle expliquait lors d’une présentation en juillet dernier : « L'acier est non seulement au cœur de notre façon de vivre aujourd'hui, mais il est également essentiel pour l'avenir. C'est un composant essentiel et un catalyseur pour la transition énergétique pour toutes les infrastructures d'énergie renouvelable et les véhicules électriques. La production de haute qualité de fer de Kumba nous met en bonne position dans ce futur développement. »

Les secteurs du ferroviaire, et la production de pièces dans l’énergie telles que les lignes électriques ont permis de stabiliser la demande en cette fin d’année.

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