Aujourd'hui l'économie, le portrait

Marie-Anne Barbat-Layani, première femme à la tête du gendarme français de la Bourse

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Marie-Anne Barbat-Layani est la première femme à la tête de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Cette haute fonctionnaire succède à l'économiste Robert Ophèle.

Marie-Anne Barbat-Layani a pris la tête de l’Autorité des marchés financiers (AMF) en octobre 2022.
Marie-Anne Barbat-Layani a pris la tête de l’Autorité des marchés financiers (AMF) en octobre 2022. © AFP/Joël Saget
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Marie-Anne Barbat-Layani, 55 ans, a pris ses fonctions à la présidence de l’AMF fin octobre 2022, sur la recommandation d’Emmanuel Macron, pour un mandat de cinq ans non renouvelable. Quelle est la principale mission du gendarme de la Bourse dans un contexte de forte flambée des prix, de ralentissement économique, de tumultes dans le monde des cryptomonnaies avec le scandale de la plateforme d'échange américaine FTX ? Marie-Anne Barbat-Layani y répond : « La mission centrale de l’AMF c’est la protection des épargnants. Aujourd’hui, il y a de nombreux éléments qui nous amènent à être vigilants. Nous sommes garants de l’intégrité des marchés financiers. Et il y a un autre domaine qui s’est beaucoup développé et sur lequel l’AMF a un rôle très important à jouer, c’est la finance durable qui touche à beaucoup de nos activités, qui est transversale et sur lequel, nous avons un gros investissement à faire pour accompagner les acteurs économiques et financiers vers une finance plus durable. »

Des missions que Marie-Anne Barbat-Layani saura mener à bien, assure René Ricol, ancien commissaire général à l’investissement : « On a beaucoup travaillé ensemble et j’ai été très frappé à la fois par sa compétence technique, on trouve souvent des gens compétents dans les cabinets des Premiers ministres, mais à cette compétence technique très pointue s’allie la façon de faire passer les choses avec à la fois beaucoup d’autorité et, en même temps, beaucoup d’écoute. Elle est pour l’AMF une chance parce qu'elle va savoir, au plan national et international, comprendre complètement la technicité des dossiers qui devient de plus en plus difficile avec des normes, des régulations qui s’amplifient sans arrêts, des intérêts de l’Europe et de la France qui sont à défendre. Elle a toutes les caractéristiques pour cela. »

Au service de l'État

Marie-Anne Barbat-Layani est née en Corrèze et a grandi en Auvergne. Ses parents étaient professeurs. Élève brillante, elle a fait l’ENA et occupe ensuite de hautes fonctions, en grande partie, dans le secteur public au ministère des Finances, au cabinet du Premier ministre François Fillon et à Bruxelles en tant qu'attachée financière à la Représentation permanente de la France auprès de l'Union européenne. Elle a aussi travaillé dans le privé à la direction de la Fédération nationale du Crédit Agricole, puis de la Fédération bancaire française.

Mais pourquoi a-t-elle choisi principalement la fonction publique ? « Je pense que je suis attachée à l’intérêt général, expliqueMarie-Anne Barbat-Layani. Ensuite, je suis Française et je pense qu’en France, l’État, au sens large, a un rôle particulièrement important. C’est vrai dans notre histoire ? C'est aussi vrai que lorsque les Français sont confrontés à des situations un peu difficiles, assez naturellement, ils se tournent vers l’État et l’État aussi répond. J’ai eu envie de contribuer à cette activité d’intérêt général qu’est le service de l’État. »

La cause des femmes

« J’ai un vrai engagement pour la cause des femmes et j’ai une très grande admiration pour celles qui ont réussi sans se soucier de ce qu’on disait d’elles, poursuit l'énarque. Et notamment pour Madonna, à qui on n’a jamais cessé de dire qu’il fallait qu’elle s’arrête, qu’elle était trop petite, qu’elle ne chantait pas bien, qu’elle ne dansait pas bien et ensuite, très vite, qu’elle était trop vieille et elle n’a jamais écouté personne. Elle a continué à mener sa carrière et c’est une des artistes qui a le mieux réussi. Je trouve que c’est un bon exemple. Il ne faut pas écouter les gens qui ne croient pas en vous. »

Marie-Anne Barbat-Layani est mariée à Stéphane Layani, président du marché international de Rungis, avec qui elle a deux enfants. En dehors du travail, elle aime être en famille, nager, lire et voir ses amis, l’amitié étant « fondamentale » à ses yeux.

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