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Catastrophes naturelles: des coûts en forte hausse en 2021

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Tempêtes Ida et Uri, inondations, incendies et tout récemment la trentaine de tornades aux Etats-Unis,les catastrophes naturelles ont été nombreuses. Au-delà des bilans humains parfois lourds, ces événements ont provoqué des dégâts matériels très importants. Le montant s’élèverait à quelques 250 milliards de dollars.

La tempête Ida a causé de nombreux dégâts et a fait une quarantaine de victimes dans l'État de New York, le 2 septembre 2021.
La tempête Ida a causé de nombreux dégâts et a fait une quarantaine de victimes dans l'État de New York, le 2 septembre 2021. © AP/Craig Ruttle
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Ce chiffre publié par le réassureur Swiss Re n’est qu’une première estimation. Il ne prend pas en compte les événements survenus en décembre. Les dégâts occasionnés par la récente série de tornades aux Etats-Unis ne sont donc pas inclus dans cette estimation déjà colossale. 250 milliards de dollars, cela représente, en effet, une hausse de 24% par rapport à l’an dernier.

Certes, les assureurs ne prennent pas en charge l’intégralité de ces pertes, mais la facture est tout de même salée. Elle est évaluée à 105 milliards de dollars, en hausse de 17% par rapport à 2020. Cela en fait, pour ce qui concerne les catastrophes naturelles, la quatrième année la plus coûteuse pour les compagnies d’assurances depuis 1970.

Tendance à la hausse

Ida a porté le plus gros coup à leurs portefeuilles. Les assureurs ont déboursé pour cette tempête qui a provoqué des inondations à New York de 30 à 32 milliards de dollars. Dans ce sombre classement, suit la vague de froid sur le Texas. En Europe, les inondations en Allemagne et en Belgique ont entraîné une perte économique de 40 milliards de dollars dont 13 pris en charge par les assurances.

Et les pertes pour les assureurs ont tendance à augmenter. Elles auraient grimpé de 5 à 6% par an au cours des dernières décennies selon SwissRe.

La Fédération française de l’Assurance prévoit une explosion des coûts liés aux sinistres climatiques. Sur les trente prochaines années, ils pourraient quasiment doubler en France par rapport aux trois décennies précédentes. Une partie s’explique par l’enrichissement du pays. Plus les biens matériels sont nombreux et ont de la valeur, plus l’impact financier est important. Reste que plus d'un tiers de l’augmentation prévue serait dû au changement climatique. La FFA craint notamment le poids des sécheresses.

Résilience

D’où un intérêt croissant pour la prévention contre le réchauffement climatique. Un sondage de l'Institut Policy Integrity de l’Université de New York montre qu'une grande majorité des quelque 700 économistes qui ont répondu à son sondage estiment que le coût de la lutte contre le changement climatique sera moins important que celui du réchauffement de la planète. Les trois quarts jugent nécessaires des actions drastiques et immédiates pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. En 2015, seulement la moitié était de cet avis.

Les assureurs peuvent avoir un rôle à jouer, à travers leurs placements et les activités qu’ils couvrent. Une alliance Net-Zero Insurance a d’ailleurs été créée il y a quelques mois avec un objectif à long terme : la neutralité carbone de leur portefeuille de souscription d'ici à 2050.

Essayer de limiter le réchauffement climatique ne doit pas empêcher de s'y adapter. La Fédération française de l’Assurance considère que la prévention et la résilience sont des leviers prioritaires et elle encourage à accélérer sur ces questions. Des initiatives émergent. Le cabinet d’étude Carbone 4 a, par exemple, récemment publié sa méthodologie Ocara pour aider les entreprises à identifier les risques.

En attendant, s’assurer pourrait coûter plus cher. Hors assurances-vie, les primes pourraient grimper de 3,7% en 2022, selon Swiss Re.

L’assurabilité de certains risques en question

Payer plus cher ou peut-être un jour avoir du mal à s'assurer. L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution et la Banque de France estiment que l’assurabilité de certains risques pourrait, à terme, se poser.

Des assureurs se montrent parfois déjà frileux. C’est le cas en Californie où les incendies se multiplient. Les autorités ont même mis en place ces dernières années des moratoires pour éviter que des résidents soient privés d’assurance habitation.

Quoiqu’il en soit, les catastrophes naturelles ne sont pas les seules sources de dépenses des assureurs.

Les sinistres dits humains, comme les accidents industriels, ont engendrés selon Swiss Re des pertes économiques à 9 milliards de dollars, en chute par rapport à 2020. En revanche, avec la surmortalité découlant de la pandémie de Covid-19, les demandes de dédommagements auprès des assureurs vie ont augmenté, aux Etats-Unis par exemple et dans certains pays latino-américains comme le Brésil et le Mexique.

►En bref

Le numéro un de l'assurance en Italie, Generali, a annoncé vouloir reverser entre 5,2 et 5,6 milliards d'euros à ses actionnaires d'ici 2024, sous forme de dividendes.

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