Bitcoin, stablecoins: pourquoi ce grand plongeon ?
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Les cryptomonnaies ont été particulièrement malmenées la semaine dernière. Le bitcoin est même temporairement passé sous la barre des 30 000 dollars et il est loin d’être le seul à avoir plongé.
La pente est très raide. Le bitcoin, la reine des cryptomonnaies, a beau s’être un peu repris depuis jeudi et valoir de nouveau aux alentours de 30 000 dollars, il affiche toujours une baisse de 23% sur un mois selon le site de Boursorama. La semaine dernière, il est même descendu à 25 000 dollars, une chute de 60% par rapport à son plus haut niveau historique en novembre dernier.
Les autres grandes cryptomonnaies n’ont pas mieux résisté : l’éther, la deuxième plus importante en taille de marché, et le dogecoin ont respectivement perdu 33% et 41% en sept jours.
Au total, la capitalisation cumulée de l’ensemble des cryptomonnaies a fondu de moitié par rapport à novembre dernier. Et malgré une tentative de rebond vendredi, Scottie Siu, directeur des investissements d'Axion Global Asset Management, interrogé par Reuters, ne « pense pas que le pire soit passé ».
« Stablecoins » instables
Cette fois, même des « stablecoins » sont affectés. Pourtant, un stablecoin, c’est précisément un actif censé avoir une valeur constante face à une devise de référence. Mais voilà, le plus important de ces jetons, le Tether, adossé au dollar, a vacillé,ne valant plus que 95 cents jeudi, avant de se ressaisir.
Le Terra a lui plus que vacillé, il a dévalé la pente. Selon le site spécialisé CoinGecko, sa valeur est tombée, vendredi, à environ 10 cents. En début de semaine, il équivalait à 1 dollar.
Resserrement monétaire
Alors qu’est-ce qui explique ce coup de froid sur les cryptomonnaies ? En résumé : le contexte économique conjugué à une aversion au risque. Malgré un ralentissement de l’économie lié à la guerre en Ukraine et à la politique anti-Covid de la Chine, l’inflation oblige la Réserve fédérale américaine (FED) à remonter ses taux directeurs. Les obligations deviennent donc plus intéressantes.
Ce cocktail conduit les investisseurs à délaisser les Bourses et en particulier les actions des entreprises de la tech dont les performances avaient été dopées par l’argent facile des politiques monétaires accommodantes. Les cryptomonnaies ont suivi le mouvement alors que le dollar fait office de valeur refuge. Et l'appétit des investisseurs en cryptomonnaies a sans doute été encore davantage coupé par les déboires du Terra.
Mauvais alignement des planètes
Les raisons de son décrochage par rapport au dollar sont liées à son fonctionnement. Il existe deux systèmes pour assurer la stabilité. Premier exemple : l’organisme qui édite le Tether assure détenir des réserves de liquide et d’actifs sûrs équivalent au nombre de Tether émis.
Ce n’est pas le cas du Terra qui était le principal « stablecoin algorithmique », le second modèle.
Les créateurs garantissaient sa stabilité en effectuant automatiquement des arbitrages avec une autre cryptomonnaie : le Luna. La méthode devait coller à la philosophie de décentralisation des cryptomonnaies puisque les décisions étaient dictées par des algorithmes. Mais, le cours du Luna a fini par chuter au point de rendre les arbitrages impossibles pour l’algorithme.
Il faut dire que le Luna, qui valait plus de 100 dollars en avril, s'échange désormais pour moins d'un cent. Une débâcle telle que les modérateurs du forum Reddit ont épinglé dans une conversation les numéros de centres de prévention anti-suicide d’un grand nombre de pays.
Moins 55% en six séances
Des entreprises sont aussi prises dans la tourmente. Ces baisses affectent les entreprises cotées spécialisées dans les crypto-actifs. C’est le cas de Coinbase, la principale plateforme de transaction du secteur. Sa valeur boursière a fondu de 55% en six séances.
L’éditeur de logiciel MicroStrategy avait, lui, investi sa trésorerie en Bitcoin et avait même emprunté pour en acheter encore plus. Son action a également dégringolé.
Certains professionnels du secteur cherchent cependant à relativiser la chute du Bitcoin. On a déjà vu, dans le passé, son cours redécoller.
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