Aujourd'hui l'économie

La baisse du prix de l’électricité, une question vitale pour l’industrie européenne

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Le 14 septembre, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a annoncé un paquet de nouvelles mesures pour enrayer la crise énergétique. Une aide vitale pour les ménages et encore plus pour les entreprises.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a annoncé de nouvelles mesures pour enrayer la crise énergétique, à Bruxelles, le 14 septembre 2022.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a annoncé de nouvelles mesures pour enrayer la crise énergétique, à Bruxelles, le 14 septembre 2022. © AP/Jean-Francois Badias
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On parle beaucoup de la facture des ménages qui s'envole ou des risques de coupures de courant, parce que cette question est ultra-sensible en terme politique. La grogne des citoyens européens pourrait déclencher des grèves, des manifestations. Et le risque, c'est d'avoir un mouvement qui se retourne contre les sanctions anti-russes décidées par les Vingt-Sept, comme on l'a vu récemment avec des manifestations en République tchèque. Mais sur le plan économique, avec les boucliers mis en place par les gouvernements dans la plupart des pays européens, les ménages bénéficient d'amortisseurs importants. En France, où l'électricité n'a augmenté que de 4% cette année, la hausse est plafonnée à 15% pour 2023, a promis le 14 septembre, la Première ministre. En Espagne et au Portugal, la hausse a fortement ralenti depuis que le marché de l'électricité est découplé du prix du gaz.

Pendant ce temps, les entreprises doivent composer avec des hausses de 400 à 500%.

Des hausses tellement fortes qu'elles condamnent leur activité. Beaucoup d'entreprises ont déjà fermé des sites. En France, c'est le cas de Duralex qui suspend son activité à partir du 1er novembre. L'industrie plastique envisage aussi des fermetures d'usines dans les prochaines semaines. La chimie et la métallurgie sont les deux secteurs les plus affectés par la hausse du prix de l'électricité et du gaz. Ils font partie des industries dites énergo-intensives qui bénéficient à ce titre d'aides publiques. En Allemagne, où la chimie est l'un des moteurs de l'activité, la production devrait chuter de 5%. L'industrie italienne est également lourdement pénalisée par la hausse des prix du gaz et de l'électricité.

L'agro-alimentaire fait aussi partie des industries très dépendantes du gaz et de l'électricité

En Pologne, les arboriculteurs ont déjà arrêté de récolter les pommes parce qu'au prix actuel de l'électricité, les conserver dans des frigos pendant tout l'hiver, absorbe toutes leurs marges. La question se posera rapidement en France. Un confiseur français confie - à nos confrères d'Usine Nouvelle : la facture de l'électricité est passé de 2,5 millions d'euros en 2021 à 3,5 millions cette année. Elle devrait être de 15 millions l'an prochain. Autant dire que l'augmentation des prix parait inévitable. Ces industries consomment aussi beaucoup de gaz dans leur process et elles n'ont pas la capacité aujourd'hui de mettre en place au pied levé des technologies alternatives.

À lire aussi : Vives réactions après le discours devant le Parlement européen d'Ursula von der Leyen

Les industriels ont-ils des projets pour économiser l'énergie ou pour faire face à d'éventuelles coupures de courant ?

Ceux qui sont reconnus comme des acteurs d'une importance vitale ne subiront pas d'éventuels effacements. OVH, le champion français du stockage des données informatiques, fait partie de ces groupes préservés en France. Mais pour parer à tous les risques, il s'est équipé en générateur fonctionnant au diesel en cas de pénurie. La plupart des industriels sont déjà engagés dans des politiques de réduction des coûts de l'énergie depuis plusieurs années, mais quand les prix sont multipliés par dix, l'effort à fournir ne suffira pas. C'est bien souvent la mise en chômage partiel qui apparait comme la solution la plus protectrice pour l'entreprise.

► EN BREF

Le fondateur de la marque de vêtement Patagonia fait don de son entreprise à une association de protection de la nature.

Le groupe vaut environ 3 milliards de dollars. Il aurait pu être cédé à un repreneur ou coté à Wall Street. Mais Yvon Chouinard, qui a créé cette entreprise spécialisée dans les vêtements d'extérieur, et l'a dirigée en se conformant à une éthique environnementale depuis 50 ans, a préféré transférer la propriété à un trust garantissant le respect de ses valeurs. Son message : « la Terre est maintenant notre seul actionnaire ». 

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