Aujourd'hui l'économie

Le trafic aérien repart en trombe

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Le transport aérien retrouve son rythme croisière. Il surmonte plus rapidement que prévu la crise du Covid qui a paralysé l'activité pendant trois ans.

Un avion de Ryanair décollant de l'aéroport de Manchester, le 21 juin 2020.
Un avion de Ryanair décollant de l'aéroport de Manchester, le 21 juin 2020. Phil Noble/Reuters
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Près de 4,35 milliards de passagers prendront l’avion cette année, prévoit l’IATA, l'association internationale du transport aérien. C’est presque le niveau record de 2019, la dernière année d'euphorie pour le secteur. Avant qu'il ne se retrouve cloué au sol, avec des compagnies terrassées par le confinement mondial de la population. Les survivantes qui se retrouvent en ce moment à Istanbul pour l'assemblée générale de l'IATA ont le moral au beau fixe. Cela donne un avant-goût de l'humeur du salon du Bourget qui ouvre la semaine prochaine, dans une ambiance de reprise mondiale du trafic. Le déconfinement de la Chine a accéléré ce redressement spectaculaire. Par rapport à avril 2022, le trafic a bondi de 45%. Avec un taux de remplissage de 90% par rapport à avril 2019.

Les compagnies aériennes font à nouveau des bénéfices ?

Leurs comptes reviennent dans le vert plus vite que prévu. Les bénéfices devraient approcher les 10 milliards de dollars cette année. C'est quatre fois moins qu'en 2019, l’année du pic de l’activité. Les pertes monstrueuses provoquées par la pandémie - 190 milliards de dollars -  sont loin d'être effacées. Les compagnies occidentales ainsi que celles du golfe sont sorties d'affaires tandis que leurs concurrentes asiatiques, sud-américaines et africaines sont encore à la peine avec de forts déficits. Globalement, le secteur va mieux, mais ses marges sont encore très étroites. Deux dollars et 25 cents par passager en moyenne, ce n'est pas mieux qu'un ticket de métro ironise le directeur de l'association. Les compagnies qui ont résisté au coronavirus, et qui ont quelques réserves, sont tournées vers l’avenir : elles commandent à tout va de nouveaux appareils. 1 200 avions ont été réservés depuis le début de l’année. C’est déjà beaucoup mieux que l’ensemble de l’année 2022.

Les Indiens sont parmi les premiers acheteurs

Ce mode de transport se développe à grande vitesse à l'intérieur du pays, il accompagne la croissance économique en progressant deux fois plus vite que le PIB. Au mois de mars, Air India, désormais propriété du groupe Tata, a commandé 470 appareils. Le plus gros contrat de tous les temps dont a largement bénéficié Airbus. Le numéro un indien IndiGo est en train de surenchérir. Les rumeurs évoquent une commande de 500 appareils, qui devrait profiter surtout à l’européen Airbus. Ryanair figure parmi les autres gros acheteurs. Le champion européen du vol à bas coût a été l’un de ceux qui a le mieux traversé la crise. Les constructeurs ont du mal à suivre : ils souffrent toujours de pénurie.

Le transport aérien va repartir avec la même insouciance qu’avant le Covid ?

Pas tout à fait puisque la question de la décarbonation du secteur se pose avec plus d'acuité, surtout en Occident où les normes sont de plus en plus sévères. Mais il ne faut pas oublier que certaines régions du monde sont encore sous-équipées en ligne aérienne. L’Afrique par exemple ne représente que 2% du trafic mondial. Il y a donc encore des marges de progression dans le monde pour le transport aérien. Avec un modèle de vol à repenser, plus sobre et plus léger. Le carburant durable, encore très cher et rare, est le nouveau casse-tête des compagnies aériennes.

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