Série d’été – Le monde part à vélo [2/5]: l'essor du cyclisme au Rwanda avec Rafiki Jean de Dieu Uwimana
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Il était l’un des premiers cyclistes professionnels rwandais. Il est désormais le coach de son propre club fondé récemment. Dans un pays où le cyclisme est porté par le célèbre Tour du Rwanda, l’une des courses les plus importantes en Afrique, et où le vélo est culturellement le transport le plus emprunté, Rafiki Jean de Dieu Uwimana, fort de son expérience, a un objectif : accompagner les jeunes générations dans leur parcours vers le cyclisme professionnel. Un parcours qui a largement évolué depuis une vingtaine d’années.

« Je m’appelle Rafiki Jean de Dieu, je suis le fondateur de Rafiki Bikes Cine Elmay. Avant, je courais avec l’équipe nationale de mon pays, le Rwanda. »
« Aujourd’hui, je vais les suivre en voiture. Comme les deux derniers jours, nous avions une grande course, alors on ne va faire qu’une heure d’entraînement pour se relaxer un petit peu. »
« J’ai créé cette équipe après le Covid, c’est-à-dire il y a deux ans. Normalement, les coureurs commencent à être forts après cinq ans d’entraînement. Tous ces jeunes garçons que vous voyez, ils ont 16, 17, 19 ans, donc encore très jeunes. »
« J’ai commencé le cyclisme en 1997, donc je fais partie de la génération qui doit enseigner à nos frères et sœurs, à nos enfants et notre pays. »
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Un parcours difficile jusqu'à la professionnalisation
« Au début, surtout pour ma génération, ce n’était pas facile parce que le Rwanda sortait tout juste des événements terribles du génocide. Moi et mes partenaires, nous étions les cinq premiers membres de l’équipe nationale, l’équipe du Rwanda. Nous avions des difficultés parce que nous n’avions pas de matériel, nous n’avions pas beaucoup de monde pour s’occuper de nous pendant les entraînements, mais il fallait quand même s’entraîner ! »
« Tous mes collègues étaient aussi des vélo-taxis et participaient à des courses. Je me souviens qu’on finissait les entraînements et qu’ils retournaient faire le taxi pour trouver un peu d’argent pour manger. Nous devions être des cyclistes et travailler en même temps, et on poussait jusqu’à devenir professionnels et pouvoir en faire notre métier. C’est quelque chose que nous enseignons aujourd’hui à la jeune génération. »
« Je me souviens du premier Tour du Rwanda, c’était en 2001. C’était une compétition locale, avec des Rwandais de tous les clubs. Maintenant, c’est international, beaucoup de pays participent, et en 2025 les championnats du monde sont ici ! Vous comprenez d’où on a commencé. »
« Comme j’ai grandi avec l’industrie du cyclisme, je suis très heureux d’aider à développer la culture des courses cyclistes. Au Rwanda, la culture du vélo est là parce que nous l’utilisons comme transport, mais si on parle de cyclisme professionnel, de courses, c’est différent. Donc nous devons être sérieux, mais ça prend du temps. »
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