Aujourd'hui l'économie

L’impossible divorce entre la Chine et les Etats-Unis

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L’heure est à l’apaisement entre la Chine et les Etats-Unis. C’est le message que vont essayer de faire passer Xi Jinping et Joe Biden, lors de leur rencontre prévue dans la matinée de mercredi à San Francisco, en marge du sommet de l’APEC. Un soulagement pour les économies des deux premières puissances mondiales. Elles ont plus que jamais besoin l’une de l’autre.

Le président chinois Xi Jinping arrive à l'aéroport international de San Francisco pour assister au sommet de l'APEC (Coopération économique Asie-Pacifique) à San Francisco, Californie, États-Unis, le 14 novembre 2023.
Le président chinois Xi Jinping arrive à l'aéroport international de San Francisco pour assister au sommet de l'APEC (Coopération économique Asie-Pacifique) à San Francisco, Californie, États-Unis, le 14 novembre 2023. REUTERS - BRITTANY HOSEA-SMALL
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Malgré les rivalités géopolitiques et les tensions sécuritaires, malgré la guerre commerciale entamée par Donald Trump et poursuivie par Joe Biden, le découplage des deux économies n’est plus du tout d’actualité assurent en chœur Américains et Chinois. Jack Sullivan, le conseiller à la Sécurité de la Maison Blanche l’écrit en toutes lettres « les États-Unis et la Chine ont des économies interdépendantes ». Janet Yellen, la secrétaire au Trésor, prévient qu'« une rupture totale aurait des répercussions négatives significatives sur l'économie ». À Pékin, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères surenchérit : « Nous nous opposons à une définition des relations sino-américaines en termes de concurrence ». Le très nationaliste quotidien chinois Global Times explique que le grand sujet de San Francisco, c’est la stabilisation des relations économiques entre les deux pays pour relancer la croissance mondiale.

Qu'est-ce qui motive ce changement de ton ?

Les deux dirigeants traversent une phase délicate sur le plan intérieur et ils ont plus que jamais besoin de bons résultats économiques chez eux. Aux États-Unis, à un an des élections, les sondages indiquent que les Américains ne sont pas convaincus par les Bidenomics. Pour préserver l'étonnante croissance que connaissent les États-Unis, il faut absolument apaiser des tensions qui pourraient nuire à l’économie américaine. À Pékin, Xi Jinping se rend à l’évidence : son pays ne supplantera pas la première puissance mondiale aussi vite que prévu. Maintenant que la croissance s’essouffle, que le chômage gonfle, notamment parmi les jeunes, ce n'est pas le moment de guerroyer avec un précieux partenaire commercial aussi précieux : le marché américain est un débouché vital pour faire tourner les usines et relancer l'activité sinistrée par la crise immobilière.

Est-ce qu'il y aura des retombées concrètes et immédiates à ce réchauffement sino-américain ?

Pékin a déjà fait un geste de bonne volonté en important, il y a quelques jours, une grosse quantité de soja, trois millions de tonnes, un oléagineux que la Chine a coutume d’acheter au Brésil où il est moins cher. Il est aussi question d’une commande chinoise à Boeing, le constructeur aéronautique aujourd'hui snobé par les compagnies chinoises. En échange, Pékin rêve d’une levée des restrictions sur les exportations de semi-conducteur. Mais sans doute en vain, Joe Biden vient de les reconduire. En revanche, un apaisement des tensions pourrait ramener les entreprises américaines sur le marché chinois. Une brochette de grands patrons très impliqués sur le plus grand marché du monde comme Elon Musk avec Tesla participeront au dîner organisé en l’honneur de Xi Jinping. Leurs investissements, leurs achats sont plus que jamais les bienvenus pour soutenir la croissance chinoise

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