Sommet pour un nouveau pacte financier: quelle efficacité pour ce format diplomatique?
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Ces 22 et 23 juin, la France organise le sommet pour un nouveau pacte financier. Une réunion internationale où des dizaines de dirigeants de pays du Nord et du Sud, mais également le secteur privé, se retrouvent pour réformer la finance climatique mondiale.
Un sommet pour un objectif simple sur le papier mais bien plus compliqué à mettre en œuvre : permettre aux pays en développement d’accéder plus facilement à des financements pour leur transition énergétique et leur adaptation aux effets du réchauffement climatique. Malgré son caractère universel, cette rencontre se déroule néanmoins hors cadre des Nations unies, à l’image des récents One Planet Summit, One Ocean Summit ou encore One Forest Summit. « L’objectif diplomatique de ce sommet n’est pas de doubler ou court-circuiter le processus onusien sur le climat, explique Marion Lemoine-Schonne, chercheuse CNRS en droit international du climat. Ce format prend acte d’une certaine lenteur du processus onusien, de la difficulté de trouver des solutions à l’échelle universelle dans le cadre de la COP de l’accord de Paris. C’est particulièrement vrai pour les questions épineuses comme la finance ou la sortie des énergies fossiles. La multiplication des sommets va peut-être aider dans ce sens. »
Si réunir des pays ayant au moins une volonté commune d’avancer sur ces sujets peut effectivement permettre d’aller plus vite, il faut cependant s’assurer que les engagements pris lors de ces sommets soient effectivement suivis des faits : « Il ne faut pas que les effets d’annonce et le cumul des promesses l’emporte sur l’opérationalisation. Les états se sont déjà largement engagés à financer et aider les pays du sud. Le problème, c’est que le compte n’y est pas, et c’est cette opérationalisation des fonds qui sont déjà en place qui est l’enjeu véritable de l’entente Nord-Sud. »
Le retour des mines de charbon au Royaume-Uni ?
Les parlementaires britanniques examinent en ce moment un projet de loi sur la sécurité énergétique du pays. L’objectif affiché est double : réduire la dépendance du Royaume, notamment vis-à-vis de la Russie, et protéger les consommateurs de la volatilité des prix. Néanmoins, la méthode pour y parvenir divise la classe politique, en partie car le gouvernement souhaite protéger les mines de charbon. « Le gouvernement a supprimé un amendement présenté par la chambre des Lords qui garantit l’interdiction d’ouvrir de nouvelles mines de charbon, explique Émeline Vin, correspondante de RFI à Londres. Une nouvelle mine avait d’ailleurs été approuvée à Noël dans le nord-ouest de l’Angleterre. Le gouvernement explique qu’il s’agit de ne fermer aucune porte afin de rendre le Royaume-Uni aussi indépendant que possible en matière d’énergie. Le charbon ne représente pourtant qu’un pourcent de son mix énergétique. Cette éventualité paraît contredire l’objectif national de parvenir à une énergie neutre en carbone d’ici 2035. L’opposition et les associations de défense de l’environnement appellent l’exécutif à se concentrer sur les avantages géographiques du Royaume-Uni, notamment sur l’éolien, le solaire et l’hydrogène. »
Canicule marine
Le Royaume-Uni et l’Irlande sont également frappés par un intense épisode de canicule marine dans l’Atlantique nord, un événement classé catégorie 5, le maximum. De façon moins intense, ce phénomène de chaleur marine est généralisé sur presque l’ensemble du globe ces jours-ci, ce qui constitue un véritable moteur à cyclones. C’est par exemple le cas de Bret, qui n’est encore qu’une tempête tropicale, mais dont l’évolution est suivie de très près par les météorologues. S’il évolue dans ce sens, il deviendrait alors le cyclone le plus précoce à toucher les Antilles depuis près de deux siècles.
Ce coup de chaud océanique a également des conséquences pour la biodiversité. Côté Pacifique cette fois, les autorités mexicaines ont annoncé avoir découvert les cadavres de plus de 300 oiseaux de mer sur les plages du littoral : mouettes, pélicans, puffin de buller… tous décédés en un week-end seulement. Ils sont morts de faim car les poissons dont ils se nourrissent descendent plus profond, hors de leur portée, pour échapper aux eaux chaudes de la surface.
Protéger rapporte plus qu’exploiter
Une nouvelle étude, réalisée par deux groupes internationaux de réflexion indépendants, encourage le Brésil à se tourner vers une économie verte : protéger la forêt amazonienne, mettre en place une agriculture durable, développer ses industries autour de ces axes. Selon les auteurs, cela permettrait d’aboutir à la création de 300 000 emplois d'ici à 2050 et des recettes d’environ 7,5 milliards d’euros chaque année.
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