Questions d'environnement

Plus de 9 milliards d'euros promis pour abonder le plus grand fonds mondial pour le climat

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La banquise de l'Antarctique a atteint sa surface maximale pour l'année 2023, et celle-ci n'a jamais été aussi petite depuis le début des relevés scientifiques (photo d'illustration).
La banquise de l'Antarctique a atteint sa surface maximale pour l'année 2023, et celle-ci n'a jamais été aussi petite depuis le début des relevés scientifiques (photo d'illustration). © AP/Ted Scambos
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Les pays les plus riches de la planète étaient réunis à Bonn en Allemagne pour abonder ce fonds pour la période 2024-2027. Voué à aider les pays en développement à financer des projets en rapport avec le climat, il doit jouer un rôle clef pour réaliser une partie de l'engagement des pays développés de fournir 100 milliards de dollars par an d'aide climatique, promesse non tenue depuis 2020.

Alors, aux yeux de Guillaume Compain, chargé de plaidoyer climat à Oxfam France, « ces neuf milliards de dollars sont largement insuffisants. Oxfam estime qu'à l'horizon 2030 quasiment 3 000 milliards de dollars par an seront nécessaire pour les pays en développement » afin qu'ils puissent « réaliser leur transition énergétique, s'adapter au changement climatique, faire face aux catastrophes naturelles issues du changement climatique ».

Les trois quarts des États ont augmenté leur contribution par rapport à 2019, mais les États-Unis manquent à l'appel. Ils ont refusé d'annoncer une nouvelle contribution, invoquant « l'incertitude des processus budgétaires », allusion à l'impasse dans laquelle se trouve la Chambre des représentants après la destitution de son président républicain Kevin McCarthy. « C'est un vrai problème que les États-Unis ne contribuent pas au Fonds vert pour le climat qui est un outil extrêmement intéressant », regrette Guillaume Compain.

La contribution financière des pays développés figure parmi les sujets au cœur de la COP28 qui débutera le 30 novembre 2023.

Projet gazier

La 28e conférence des parties sur le climat de l'ONU à Dubaï, aux Émirats arabes unis viennent d'annoncer les contrats de construction d'un important projet gazier. Une annonce faite par ADNOC, le géant émirien des hydrocarbures dont le patron, Sultan Al Jaber, est aussi président de la conférence pour le climat.

ADNOC promet que ce projet s'est fixé un objectif « zéro émission nette ». Promesse qui fait s'étrangler les défenseurs de l'environnement. "Présenter un projet d'énergies fossiles comme étant "net zéro", même en ne parlant que de ses émissions opérationnelles, est totalement trompeur », a réagi Mia Moisio, du groupe d'experts de Climate Action Tracker auprès de l'AFP. La majorité des émissions de gaz à effet de serre des hydrocarbures provient de leur combustion.

L'Unicef braque les projecteurs sur des victimes « invisibles » des désastres climatiques.

L'agence de l'ONU estime à plus de 43 millions le nombre de déplacements d'enfants entre 2016 et 2021 en raison de catastrophes climatiques. Catastrophes dont la fréquence et l'intensité augmente avec le réchauffement de la planète.

Rejet des eaux de Fukushima

La deuxième phase de rejet des eaux contaminées par la catastrophe de Fukushima a commencé ce 5 octobre, après une première étape le 24 en août. L'objectif est d'évacuer l'eau qui sert à refroidir le réacteur de la centrale nucléaire, eau contaminée au tritium. Après avoir été diluée pour limiter les niveaux de radioactivité, elle est déversée dans le Pacifique.

Ce n'est pas sans inquiéter les pays voisins, notamment la Chine. A priori, le protocole mis en place tient pourtant la route. Un article de la prestigieuse revue Science confirme que les rejets respectent les normes sanitaires.

« Ce que font les sites nucléaires, et d'ailleurs à de plus hauts niveaux que Fukushima, c'est qu’ils relâchent l'eau dans les rivières, les lacs ou la mer. Cela se fait depuis des décennies, et les niveaux de radiation sont incroyablement bas même dans le cas de rejets bien plus importants que ceux de Fukushima, explique Jim Smith, professeur en sciences environnementales à l'université de Portsmouth et auteur de l'article. C'est parce que l'eau est énormément diluée, une centaine de fois. Quand elle est rejetée en mer, le niveau de radiation est sept fois plus faible que la limite de potabilité fixée par l'organisation mondiale de la santé. On pourrait boire cette eau. Les Japonais ont déjà fait un rejet. Sur 251 points de contrôle situés dans un rayon de trois kilomètres de la zone de rejet, ils n'en ont trouvé qu'un seul qui soit à peine au-dessus de la limite de détection du tritium. Il y en a, mais il est très difficile à détecter. Quant aux animaux, on a notamment étudié des crabes dans des lacs à proximité de la centrale de Fukushima, bien plus contaminés que l'océan. On a regardé comment ils se développent et l'on n'a trouvé aucun effet des radiations. »

Trois autres opérations similaires sont prévues dans les six prochains mois, le processus s'étalera jusqu'en 2050.

Le trou dans la couche d'ozone s'élargit à nouveau au-dessus de l'Antarctique

Selon les observations du satellite Copernicus-Sentinel5P, le trou dans cette couche qui protège la Terre des rayonnements du soleil atteint, en ce printemps austral, une surface de 26 millions de kilomètres carré, soit environ trois fois la taille du Brésil. C'est l'un des plus grands jamais enregistré.

Les raisons ne sont pas encore certaines. L'éruption du volcan Hunga Tonga en 2022 est considérée comme une des hypothèses de travail.

Cette mesure du trou de la couche d'ozone est publiée alors que selon un rapport de l'ONU publié en début d'année, la couche d'ozone pourrait se reconstituer d'ici à une quarantaine d'années.

Polluer, c'est répréhensible, même dans l'espace

Dish Network l'a appris à ses dépens. L'entreprise américaine de télévision par satellite a été sanctionnée par le gendarme américain des communications. Elle a laissé trainer l'un de ses engins en fin de vie sur une mauvaise orbite. Habituellement, lorsqu'ils n'ont presque plus de carburant, ils sont remontés pour libérer de la place et éviter un risque de collision. Dish n'a pas été capable de remplir cette mission : ça lui coutera 150 000 dollars d'amende.

À lire aussiLa pollution orbitale, nouvel enjeu économique de l'industrie spatiale

Le sujet peut sembler anecdotique mais la question des débris spatiaux est majeure dans le secteur. On estime qu'il y a plus de 36 000 débris de plus de dix centimètres en orbite et le nombre de satellites lancés explose.

Des coraux du golfe du Mexique en convalescence

En juillet et août, une canicule marine a provoqué ce qui est probablement le pire blanchissement de récifs jamais enregistré dans la région. Deux mois après, des chercheurs de Floride ont eu une bonne surprise : une partie des coraux commence à retrouver sa couleur jaune orangé.

Il ne faut pas pour autant crier victoire trop vite. Il est trop tôt pour dire combien ont survécu. L'un des chercheurs a, tout de même, confié son soulagement à l'agence Bloomberg, et se dit « étonné de la résistance de ces coraux ».

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