Questions d'environnement

Argentine: les enjeux environnementaux oubliés de la campagne présidentielle

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Les Argentins sont appelés à élire leur nouveau président ce dimanche 22 octobre. Alors que le pays connaît une crise économique avec une inflation record, tous les candidats se tournent vers l’exploitation des hydrocarbures.

Des indigènes Mapuches manifestent contre l’exploitation et l’exportation des hydrocarbures non-conventionnels du gisement de la Vaca Muerta, devant le parlement local dans la province de Neuquén en Argentine.
Des indigènes Mapuches manifestent contre l’exploitation et l’exportation des hydrocarbures non-conventionnels du gisement de la Vaca Muerta, devant le parlement local dans la province de Neuquén en Argentine. © Stefanie Schuler/RFI
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L'Argentine connaît une inflation record depuis trois décennies. Dans ce contexte, les candidats à l’élection présidentielle argentine font la promotion de l’exploitation et de l’exportation des hydrocarbures non-conventionnels, tels que les pétroles et gaz de schiste, un secteur déjà en plein essor.

En conséquence, les enjeux environnementaux sont totalement éclipsés de la campagne électorale, notamment dans la province de Neuquén, où se trouve le gisement de La Vaca Muerta. Devant le parlement local, une manifestation contre son exploitation a été organisée par des indigènes Mapuches : « C’est très frustrant de suivre les débats présidentiels », explique l’un des manifestants à notre envoyée spéciale, Stefanie Schuler. « En cette période de crise économique, les candidats défendent plus que jamais l’extractivisme. Notre dépendance vis-à-vis des compagnies pétrolières est pourtant la mauvaise voie. L’exploitation des hydrocarbures pollue la terre, l’eau, l’air, les humains. Le changement climatique est absent du débat. »

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À l’inverse, « on ne peut pas demander aux pays en voie de développement de suivre le même objectif que les pays développés », lui explique un géologue qui travaille dans l’industrie pétrolière. Le changement climatique n’a fait que brièvement apparition dans la campagne avec les propos climatosceptiques du candidat libéral et favori, Javier Milei. De quoi faire regretter aux militants écologistes argentins que le débat dans le pays ne se résume qu’encore sur l’origine humaine du changement climatique.

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Sécheresse record en Amazonie

Dans le Brésil voisin, les effets du changement climatique frappent cependant de plein fouet l’Amazonie. Il n’avait jamais aussi peu plu sur la région entre juillet et septembre depuis 50 ans. Cet événement extrême est notamment causé par l’émergence du phénomène climatique El Niño : « il provoque généralement une sécheresse plus grave en Amazonie », explique Ane Alencar, spécialiste de la dégradation des forêts, à l’Institut de recherche environnementale d’Amazonie à Lucia Muzell de la rédaction en brésilien de RFI. « Cet épisode d’El Niño est particulièrement fort. Le réchauffement des eaux du Pacifique, au large de l’Équateur, est très intense. Cela se cumule avec d’autres phénomènes comme le réchauffement de l’Atlantique cette fois ». La chercheuse précise également que l’intensité de cet événement El Niño a été accrue par le réchauffement climatique.

Cette sécheresse pose également la question d’un point de non-retour de la forêt amazonienne. Plusieurs études scientifiques alertent en effet sur un risque de « savanisation » de la forêt tropicale.

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L’UE présente sa position de négociation pour la prochaine COP

Organisée du 30 novembre au 12 décembre prochain aux Émirats arabes unis, la COP28 sera le théâtre de nombreuses discussions autour de la sortie des énergies fossiles. Est-ce qu’un engagement en ce sens sera pris par la communauté internationale ? C’est en tout cas la position que défendra l’Union européenne. Le 27 ont rendu publique leur position sur le sujet, et entendent parvenir à cet objectif « bien avant » 2050. Il y a cependant une nuance de taille : hors secteur de l’énergie, sont exclus les usages où le CO2 émis par des combustibles fossiles serait capté ou stocké. De nombreux États dans le monde se cachent derrière cette notion pour ne pas prendre d’engagement plus fort, alors que cette technologie devrait tout sauf constituer l’alpha et l’oméga des politiques climatiques selon le GIEC et l’Agence internationale de l’énergie.

Le Kazakhstan autorise à nouveau la chasse à l’antilope saïga

C’est un animal sacré selon les mots du président Tokaïev, et pourtant, le ministère de l’Écologie veut en prélever jusqu’à 337 500. Quelque 17 % de la population des antilopes saïgas est ainsi menacée car jugées trop nombreuses, les antilopes sont accusées de provoquer de nombreux dégâts dans les champs. L’animal, bien que sauvé du risque d’extinction, reste pourtant toujours sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la Conservation de la nature (UICN).

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