C'est devenu le quotidien du marché du pétrole, les facteurs d'incertitude s'accumulent, qu'ils soient passagers, structurels ou sanitaires, résultat le marché est tendu.

Les facteurs de stabilité sont rares en ce moment sur le marché du pétrole, d'autant qu'on entre dans une période charnière, avec l'automne qui correspond à un changement partiel de la nature de la demande.
Après une phase de baisse au mois d'août due à l’incertitude de la reprise économique avec une réapparition du Covid-19 chez le premier importateur mondial de pétrole, la Chine, la rentrée se fait donc sous le signe d'une remontée des cours.
« À l'origine, il y a plusieurs facteurs, notamment des causes conjoncturelles aux États-Unis, dans un contexte global assez tendu concernant l’équilibre offre-demande », résume Philippe Sébille-Lopez, analyste énergétique indépendant au sein du cabinet Géopolia.
L’offre américaine perturbée
Aux États-Unis d'abord il y a la baisse passagère de la production de brut après le passage de l'ouragan Ida. La perturbation est arrivée dans le golfe du Mexique au moment où les stocks américains sont plus bas que la moyenne de ces cinq dernières années. Le géant Exxon Mobil a d'ailleurs été contraint, il y a quelques jours d'emprunter du brut à la réserve stratégique fédérale pour approvisionner ses raffineries, un fait rarissime.
L'autre cause américaine plus profonde et plus structurelle qui chauffe les prix du baril américain, c'est la production de pétrole de schiste qui n'a pas retrouvé son niveau d'avant-Covid. Or les compagnies exploitantes ont mis en service la majorité des puits déjà forés mais non développés depuis mars 2020, durant la période de baisse de la demande liée à la pandémie. Pour investir dans de nouveaux forages, elles ont besoin d'un prix du baril élevé. Elles ne sont donc pas pressées de relancer leur production.
Le contexte sanitaire imprévisible agite les prix
À ce contexte américain, il faut ajouter l'OPEP+ qui n'adapte que modestement son offre au fil des mois, et aussi les perspectives d'assister à une reprise des exportations de pétrole iranien à court terme qui s'amenuisent faute d'une levée imminente des sanctions américaines.
Ajoutés les uns aux autres dans un contexte sanitaire totalement incertain ces éléments donnent une offre étriquée par rapport à la demande. Et des prix tirés vers le haut, sur un marché propice à la spéculation.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne